LIEE principalement au tabagisme, à la pollution, mais aussi à certaines expositions professionnelles, la BPCO provoque la destruction du parenchyme pulmonaire et la limitation des débits aériens du patient, devenant emphysémateux, puis insuffisant respiratoire.
Une étude menée sur cinquante ans démontre que le fumeur de 35 ans perd dix ans de vie versus un non-fumeur. En 2005, près de 30 % des Français étaient fumeurs, avec une prévalence qui ne cesse d'augmenter chez les femmes. Au total, deux tiers des personnes actives âgées de 40 à 65 ans risquent une BPCO.
Au départ de la maladie, les symptômes évoquent selon l'expression du Pr Jean François Muir (Rouen) une « myriade de maladies ». Ils sont banalisés ou négligés alors que la fonction respiratoire décline irréversiblement et insidieusement. Pour le traitement de la BPCO installée, les dépenses augmentent vertigineusement depuis 1965, avec actuellement 3,5 milliards d'euros par an, soit 25 % des dépenses de santé, induites pour moitié par l'hospitalisation nécessaire. La projection future est inquiétante si rien ne change.
Un minispiromètre électronique de type Piko-6.
La nécessité d'un dépistage précoce et large d[212]une grande partie de la population s'impose pour lutter contre cette pathologie, cinquième cause de décès en France et troisième cause dans le monde. Le diagnostic est facile en consultation par la mesure du souffle du patient à l'aide d'un minispiromètre électronique de type Piko-6. Les appareils de mesure du souffle sont peu chers, quelques dizaines d'euros, les embouts inférieurs à 0,5 centime d'euro doivent être jetés à chaque utilisation. Le médecin doit dépister tous les patients fumeurs de plus de 10 paquets par an. Une autre approche pour repérer les sujets à risque est d'utiliser un questionnaire standardisé qui peut être autoadministré.
Le sujet est normal avec un résultat Piko-6 ou un rapport VEM/VEMS supérieur à 0,8, il faut le surveiller et le revoir si le résultat est entre 0,7 et 0,8 ; enfin, l'obstruction bronchique est très probable et une spiromètrie complète réalisée par un pneumologue se révèle indispensable si le résultat est inférieur à 0,7. Cent soixante-cinq pays ont à ce jour signé un traité international et se réunissent régulièrement pour édicter des recommandations pour éviter cette épidémie de demain. En France, plusieurs campagnes insistent sur la nécessité de cette détection précoce :
- les journées mondiales annuelles de lutte contre la BPCO, organisées avec le Comité national contre les maladies respiratoires (CNMR) ;
- les opérations « souffle » locales, ponctuelles, des professionnels de santé proposent aux personnes qui le souhaitaient de réaliser une mesure du souffle ;
- le plan BPCO 2005-2010 de la Direction générale de la santé (DGS) mené en partenariat avec la Société de pneumologie de langue française développe des actions favorisant le diagnostic précoce, le dépistage massif, le soutien au patient et à la recherche.
L'effet bénéfique du sevrage tabagique.
L'arrêt complet du tabac, principal facteur de la BPCO, est indispensable. En effet, pour la BPCO précocement diagnostiquée, il a été démontré l'effet bénéfique du sevrage tabagique sur l'évolution, avec pour l'abstinent, un ralentissement du déclin de la fonction respiratoire et une réduction de la mortalité par insuffisance respiratoire. En effet, selon le Pr Thomas Similowski (Paris), les poumons sont de plus en plus difficiles à gonfler comme à se vider à l'effort, puis lors de chaque geste de la vie quotidienne, « le tabac tue et handicape en silence par la distension thoracique qu'il provoque ». La capacité vitale décroît et l'expiration devient plus lente avec une VEMS très diminuée.
Une fois la maladie chronique installée, les ressources thérapeutiques sont aujourd'hui faibles, associant parfois plusieurs techniques ou traitements visant à cibler l'exacerbation ou l'aggravation aiguë des symptômes. Les bronchodilatateurs sont le principal traitement symptomatique de la BPCO.
Le tiotropium, le plus puissant bronchodilatateur.
Nouveau bronchodilatateur inhalé, Spiriva (tiotropium) assure en une seule prise quotidienne une diminution du tonus vagal cholinergique, en bloquant les récepteurs M3 des muscles lisses des voies aériennes. Selon le Pr Daniel Dusser (hôpital Cochin, Paris) une étude récente menée pendant plus d'une année, tiotropium (386 patients) versus ipratropium (aérosol de bromure inhalé) ou placebo, a montré que Spiriva est actuellement le plus puissant bronchodilatateur. Il diminue la dyspnée et réduit la diminution de la capacité vitale en améliorant le VEMS résiduel avec un impact démontré en santé publique concernant la persistance d'une meilleure qualité de vie et une diminution des dépenses par une demande réduite en soins de santé.
1er Forum national de la BPCO, « BPCO et médecine générale », organisé par les Laboratoires Boehringer Ingelheim et Pfizer à Monaco.
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