L'ARTHROSE du genou est d'une très forte prévalence, atteignant plus de 10 % des plus de 55 ans. Plus de 80 % des personnes atteintes présentent une limitation de leurs activités quotidiennes, au travail comme à la maison ou à l'extérieur. «En 2005, il y eut en Angleterre et au pays de Galles plus de 55495 arthroplasties du genou.» Etant donné le raccourcissement des hospitalisations, se pose la question de l'efficacité de la physiothérapie postopératoire après la sortie de l'hôpital. On sait que, même après l'intervention, les patients continuent à présenter une limitation de leurs mouvements.
Pour déterminer, après la sortie de l'hôpital, l'efficacité des exercices de physiothérapie sur l'amélioration fonctionnelle, la qualité de vie, la possibilité de marche, l'amplitude des mouvements articulaires et la force musculaire, «nous avons réalisé une revue systématique des études randomisées contrôlées qui ont porté sur des patients ayant eu une arthroplastie élective unilatérale primaire et totale du genou».
Cinq travaux réunissant les critères d'inclusion dans la métaanalyse ont été recensés. Leur étude permet de conclure à l'intérêt d'utiliser des exercices de physiothérapie, dont le principe est fondé sur des activités fonctionnelles, comparativement aux programmes traditionnels, qui se composent de conseils pour utiliser son articulation dans la vie quotidienne et d'exercices à faire à la maison.
Des contractions isométriques des muscles.
Les programmes d'exercices traditionnels, dont on indique qu'ils se pratiquent à la maison, se concentrent sur des contractions isométriques des muscles ainsi que des exercices pour augmenter la souplesse articulaire et l'amplitude des mouvements.
Le travail montre que la physiothérapie réalisée chez des professionnels après la sortie de l'hôpital permet d'obtenir des bienfaits à court terme. On note toutefois que l'effet n'est pas très important. «L'effet standardisé est de taille faible à modérée en faveur de l'exercice fonctionnel pour les résultats portant sur la fonctionnalité articulaire pendant 3 à 4mois en postopératoire.»
Des différences faibles à modérées sont également observées en faveur de l'exercice fonctionnel dans les domaines qui concernent la qualité de vie, l'amplitude des mouvements, là aussi de trois à quatre mois après l'intervention. Actuellement, étant donné la réduction de la durée des hospitalisations, les rééducations sont faites en accéléré à l'hôpital. Leur bénéfice semble à l'évidence limité. Dans ce contexte, «il paraît raisonnable d'indiquer aux patients des séances de physiothérapie après la sortie de l'hôpital», soulignent les auteurs. La taille réduite à modérée de l'effet standardisé, concernant l'aspect fonctionnel du travail articulaire, qui est plutôt en faveur de la physiothérapie, est considérée comme importante sur le plan clinique.
Le type de la physiothérapie mérite aussi une attention particulière. Ainsi il semble que les exercices de physiothérapie à court terme fondés sur des activités fonctionnelles sont plus efficaces après une arthroplastie totale comparativement aux programmes traditionnels.
Pas de bénéfice appréciable à un an.
Bien que les arguments tirés de cette revue d'études ne permettent pas de conclure, il ne semble pas que la physiothérapie apporte de bénéfice appréciable à un an.
Les interventions consistent majoritairement en des exercices pour réhabiliter la démarche et/ou ciblés sur la récupération des effets de la chirurgie. Il est certainement plus productif de s'intéresser aux limitations de l'activité quotidienne ou aux restrictions des mouvements qui entraînent un isolement du sujet. Ce sont des conclusions apparues au terme d'études après des AVC, qui ont été plus extensivement étudiées. Il est licite de les inférer aux suites des plasties articulaires sur arthrose du genou.
« British Medical Journal », édition avancée en ligne.
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