PRÈS DE 2 000 participants issus de 90 pays, près de 500 interventions : le congrès Eurogin 2007 témoigne de l'intensité de la recherche et des progrès accomplis dans le domaine de l'infection à papillomavirus et de la prévention du cancer du col de l'utérus, qui est entrée dans l'ère vaccinale.
Deux tiers des cancers du col dans le monde sont la conséquence d'une infection chronique par les papillomavirus (HPV) 16 et 18, les plus fréquents et les plus virulents.
Ainsi, le vaccin HPV est le premier présenté comme une immunisation anticancer. Les vaccins antipapillomavirus sont fondés sur l'utilisation de pseudo-particules virales constituées de la protéine d'enveloppe majeure L1 des virus, dénuées de tout matériel génétique viral, immunisantes mais non infectantes.
Dans les essais cliniques, ils se sont montrés très efficaces pour prévenir les précancers et les cancers du col, mais aussi ceux du vagin et de la vulve, certes moins fréquents que les lésions du col, mais qui ne bénéficient pas d'un dépistage précoce.
L'efficacité vaccinale est démontrée, pour les lésions associées aux types viraux du vaccin, chez les jeunes filles naïves jamais exposées au virus. Des données préliminaires indiquent que la vaccination est également efficace chez les femmes qui ont, par le passé, éliminé naturellement le virus.
L'efficacité vaccinale est toutefois limitée en pratique par deux facteurs : le fait que tous les précancers et cancers du col ne sont pas exclusivement induits par les HPV 16 et 18 et la nécessité de vacciner les jeunes filles avant qu'elles n'aient rencontré ces virus.
Des recommandations.
Les recommandations françaises préconisent pour le vaccin quadrivalent une vaccination systématique des jeunes filles à l'âge de 14 ans, avec un rattrapage jusqu'à 23 ans pour celles n'ayant pas eu de rapports, ou des rapports depuis moins d'un an.
Lors du congrès Eurogin, des recommandations pour la pratique clinique, auxquelles quelque 50 experts ont contribué, seront présentées. Ce consensus d'experts a été réuni pour répondre à différentes questions essentielles en pratique : à quel âge vacciner ? Quel dépistage pour les femmes vaccinées ? Faut-il connaître le statut viral avant de vacciner ? Quel suivi pour les femmes vaccinées ?
L'information des professionnels de santé est en effet un élément clé du succès de la prévention vaccinale, tout comme l'éducation des patientes, thème qui fera d'ailleurs l'objet d'un autre temps fort du congrès Eurogin, le premier forum international sur l'éducation des patientes. Le partage d'expériences entre les grandes organisations internationales, gouvernementales et non gouvernementales, les sociétés savantes, les médias et l'industrie devrait permettre de mieux préciser les meilleures voies à suivre pour l'éducation des femmes dans le domaine de la prévention.
Assurer une protection optimale.
Enfin, le congrès Eurogin permettra de diffuser les connaissances acquises sur le dépistage primaire dans les différentes régions du monde, incluant de nouvelles stratégies fondées sur le test HPV, et de faire le point sur les techniques de génotypage viral, les ARN messagers et les marqueurs moléculaires.
Nous disposons aujourd'hui des outils et des moyens complets pour assurer une protection optimale face à la maladie. Il faut désormais uniformiser et faire accepter les pratiques nouvelles, paramètres clés de la réussite de la prévention du cancer du col.
D'après un entretien avec le Dr Joseph Monsonego, directeur du programme scientifique du congrès.
Pour tout renseignement sur le congrès : 04.93.53.00.10, admin@eurogin.com.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature