ALORS QUE, jusque dans les années 1990, les femmes restaient attachées à leurs règles, des études récentes montrent que de 50 à 70 % d'entre elles seraient favorables à leur espacement et à leur raccourcissement, voire, pour 10 à 40 %, à une absence totale.
Selon une enquête Sofres réalisée récemment à l'initiative des Laboratoires Organon auprès de 505 femmes âgées de 25 à 49 ans, l'attitude psychologique des femmes vis-à-vis des règles reste encore ambiguë et contradictoire. En effet, il ressort de cette enquête téléphonique, réalisée en mai et juin 2007, que neuf femmes sur dix éprouvent de nombreux symptômes liés à leurs règles (quatre en moyenne par femme, le plus souvent maux de ventre, maux de tête, irritabilité et fatigue). De plus, pour huit femmes sur dix, les règles se révèlent gênantes dans leur vie quotidienne, notamment au plan sexuel (52 %), pour les voyages (51 %) et le sport (46 %). Enfin, si, très logiquement, sept femmes sur dix aimeraient espacer leurs règles, elles ne sont que quatre sur dix à dire qu'elles essaieraient un moyen de contraception permettant de le faire.
L'effet « rassurant » des règles.
Autre ambivalence retrouvée dans cette étude : sept femmes sur dix disent savoir qu'il existe des moyens d'espacer ses règles (par exemple en enchaînant 2 plaquettes de pilules ou 2 anneaux contraceptifs), pourtant seulement deux sur dix les mettent en pratique. Cette ambivalence est liée à l'effet «rassurant» des règles. En effet, sept femmes sur dix se sentent rassurées par l'arrivée de leurs règles qui donnent l'impression de ne pas être enceintes, de garder un cycle naturel, de rester féminine. De plus, près de trois femmes sur quatre ont peur qu'une contraception sans règles entraîne d'autres problèmes. Ces chiffres montrent qu'il subsiste dans l'esprit de la grande majorité des femmes une confusion entre les hémorragies de privation et les règles naturelles, et que leur absence fait peur. Pourtant, la majorité des femmes interrogées souhaiteraient avoir leurs règles moins souvent, voire jamais. En effet, 39 % aimeraient ne plus en avoir du tout et 27 % voudraient qu'elles surviennent seulement tous les 3-6 mois. Ce concept attire particulièrement celles qui l'ont déjà expérimenté. Elles y trouvent plus de liberté et une amélioration de la gêne liée aux symptômes.
Au final, le thème des règles continue de rester un tabou, comme le confirme le refus de répondre aux questions sur les règles de 500 femmes sur les 600 pressenties. Par ailleurs, pour la majorité des femmes interrogées, les idées sur l'utilité des règles sous contraception sont fausses. Cette méconnaissance témoigne d'un besoin d'information, notamment par l'intermédiaire des gynécologues, et également du besoin de moyens de contraception susceptibles d'offrir cette plus grande liberté, en toute sécurité. Certaines pilules, l'anneau contraceptif et le patch permettent de le faire aujourd'hui pendant un cycle.
Les symptômes menstruels.
Plusieurs études randomisées ont montré que, avec la diminution de fréquence des règles, l'administration des estroprogestatifs oraux en cycles longs ou continus réduisait significativement les symptômes menstruels, en particulier les maux de tête, le syndrome prémenstruel, les douleurs pelviennes, et augmentait le bien-être général (S. Deplace, « Prescrire », 2007). Cependant, l'inconvénient majeur de ces estroprogestatifs oraux en cycles longs est d'engendrer des saignements intempestifs non programmés, en particulier les premiers mois de traitement, ce qui représente une des principales causes d'arrêt ou de mauvaise observance.
Les études réalisées, notamment celle de Miller « Obst et Gynécol, 2005 », ont montré une tolérance optimale de deux ou trois cycles, ce qui correspond à la demande des femmes. Contraceptif très faiblement dosé, l'anneau vaginal apparaît très adapté à ce cas de figure. Les résultats sont très satisfaisants en cycles longs, meilleurs pour trois cycles (Miller, 2005). S'il est aujourd'hui prouvé qu'enchaîner anneaux ou patchs pendant un cycle supplémentaire est possible, des études comparatives entre ces systèmes d'administration non orale et les contraceptifs oraux utilisés dans les mêmes conditions, en délivrant des doses hormonales similaires, restent à faire afin de déterminer la méthode la plus adaptée à une contraception en cycles étendus et la plus satisfaisante.
D'après les communications des Drs M. Lachowsky, C. Jamin et C. Dubost, lors d'une conférence de presse des Laboratoires Organon.
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