SI L'INSUFFISANCE rénale chronique (IRC) est diagnostiquée et traitée précocement, sa progression peut être ralentie ; en l'absence de traitement, la maladie évolue vers l'insuffisance rénale terminale (stade 5 : taux de filtration glomérulaire < 15-10 ml/min), qui nécessite une suppléance (épuration extrarénale par hémodialyse ou dialyse péritonéale ; transplantation rénale). Or comme le montrent les résultats de l'enquête ERA-Edta menée de mai à juin 2007 auprès de 369 néphrologues allemands, français, espagnols, italiens et britanniques (2), près de la moitié des patient sont adressés à un néphrologue très tardivement, aux stades 4 (taux de filtration glomérulaire < 30 ml/min), voire 5 de la maladie.
Augmentation du travail cardiaque.
Liée à une baisse progressive de la production d'érythropoïétine, l'anémie peut participer au risque cardio-vasculaire : elle augmente le travail cardiaque, favorise l'hypertrophie ventriculaire gauche et peut aggraver une insuffisance cardiaque associée. Sa correction par l'érythropoïétine (EPO) entraîne une amélioration de la qualité de vie, des fonctions cognitives, de la capacité à l'effort, et réduit le risque cardio-vasculaire.
Les recommandations européennes sont de maintenir les taux d'Hb au-dessus de 11 g/dl sans excéder 14 g/dl (3) ; les recommandations américaines (4) fixent les taux de 11 à 12 g/dl sans excéder 13 g/dl.
Aranesp (darbépoétin alfa), érythropoïétine humaine recombinante glycosylée, développé par le Laboratoire Amgen, a reçu en 2001, une AMM européenne pour le traitement de l'anémie liée à l'IRC chez l'adulte et l'enfant de plus de 11 ans. En 2004, une nouvelle autorisation a été accordée pour une extension du schéma d'administration d'Aranesp, permettant ainsi aux insuffisants rénaux non dialysés de recevoir Aranesp une fois par mois. Depuis 2006, une nouvelle mise à jour a été faite permettant aux patients dialysés de substituer un traitement par rHuEPO (2 ou 3 injections sous-cutanées par semaine), par Aranesp par voie sous-cutanée une semaine sur deux.
Trois grandes études.
Trois grandes études internationales multicentriques qui incluront plus de 11 000 patients sont en cours :
– RED-HF est destinée à évaluer l'effet d'un traitement de l'anémie par Aranesp sur la morbidité et la mortalité de patients souffrant d'insuffisance cardiaque symptomatique et d'anémie. Le recrutement est en cours (environ 3 400 patients) ;
– TREAT va évaluer l'impact d'un traitement de l'anémie par Aranesp sur la mortalité et la survenue d'événements cardio-vasculaires non mortels chez des patients atteints de diabète de type 2 et souffrant d'IRC ; 4 000 patients environ devraient être recrutés dans plus de 700 centres (Etats-Unis, Union européenne, Amérique latine, Australie, Canada et Russie) ;
– EVOLVE. L'hyperparathyroïdisme, complication fréquente chez les patients dialysés souffrant d'IRC, peut augmenter la morbi-mortalité cardio-vasculaire.
L'objectif d'EVOLVE est de déterminer si un traitement de l'hyperparathyroïdisme secondaire par le cinacalcet (Mimpara) réduit la morbidité et la mortalité cardio-vasculaires chez des insuffisants rénaux chroniques dialysés ; 3 800 patients devraient être recrutés dans 500 centres (Etats-Unis, Union européenne, Amérique latine, Australie, Canada et Russie).
Barcelone, 44e Congrès annuel de l'ERA-EDTA. Conférence de presse organisée par le Laboratoire Amgen et présidée par le Pr A. L. M. de Francisco (Espagne).
(1) De Zeeuw D, Hillege HL, de Jong PE. Kidney Int Suppl 2005 ; 98 : S25-S29.
(2) CDK Anemia Physician Behaviour Survey. Harris Interactive June 2007.
(3) Locatelli F, Aljama P, Barany P et al. Nephrol Dial Transplant 2004 May ; 19 suppl 2 : ii1-47.
(4) Nationl Kidney Foundation. Available at www.kidney.org (Accessed june 2007).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature