Diabète et effet incrétine

La vildagliptine, de la théorie à la pratique

Publié le 11/09/2007
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DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

PARMI LES options thérapeutiques possibles dans le diabète de type 2, les gliptines constituent une nouvelle classe d'antidiabétiques. Ces molécules stimulent en effet la sécrétion d'insuline. Le traitement par la vildagliptine (Galvus, qui a reçu un avis favorable européen) s'intègre ainsi dans le cadre d'une approche thérapeutique innovante exploitant « l'effet incrétine » (1). Cet effet a été constaté en 1985. Chez un sujet donné, la prise de glucose par voie orale provoque une libération d'insuline plus importante et une excursion glycémique plus faible que si le glucose est administré par voie intraveineuse. Un facteur alors inconnu semblait favoriser l'insulinosécrétion sous l'influence de la prise alimentaire.

Les incrétines sont en effet des hormones libérées par des cellules endocrines intestinales lors du passage de nutriments. Elles potentialisent l'effet du glucose sur la production d'insuline par les cellules pancréatiques bêta. Au cours du diabète de type 2, cet effet incrétine est très faible, alors que jusqu'à deux tiers de la libération d'insuline après les repas leur sont normalement imputables. Les incrétines sont principalement le GLP-1 (Glucagon Like Peptide-1) et le GIP (Glucose-dependent Insulinotropic Polypeptide).

La vildagliptine, inhibiteur de la dégradation du GPL-1.

L'activité insulinotrope du GLP-1 est préservée au cours du diabète de type 2. Le GLP-1 est toutefois très rapidement inactivé par la dipeptidyl-peptidase 4 (DPP-4). La vildagliptine est un inhibiteur sélectif, compétitif et réversible de la dégradation du GPL-1 par la DPP-4.

Sa longue durée d'action autorise une prise uniquotidienne. Ainsi, la vildagliptine permet une stimulation indirecte du pancréas en fonction de la glycémie. Ses effets sont par ailleurs multiples. Le GLP-1 a en effet des effets extrapancréatiques intégrés au niveau de l'organisme. C'est un ralentisseur de la vidange gastrique. Par ailleurs, en tant que promoteur de la satiété et réducteur de l'appétit, il peut diminuer la prise alimentaire. Enfin, il diminue la production hépatique de glucose et la sécrétion de glucagon.

Des données concordantes sur son efficacité et sa tolérance.

Les données présentées lors des 67e Session scientifique de l'American Diabetes Association, tout comme les travaux précédents qui avaient porté sur cette molécule, apportent la preuve de son efficacité et de sa tolérance, en monothérapie tout comme en complément de plusieurs antidiabétiques couramment prescrits dans les différentes formes du diabète de type 2. A. J. Garber et coll. ont en particulier montré son efficacité et sa bonne tolérance à la dose de 50 mg une fois par jour chez les patients traités par sulfamide (2). En particulier, la vildagliptine a eu un effet neutre ou favorable sur le poids, et le risque d'hypoglycémie est apparu comme minime. L'efficacité et la sécurité d'emploi de la vildagliptine ont été constatées chez des patients d'origine très diverse (3). Chez les sujets âgés, en particulier (4), une analyse de cinq essais cliniques portant sur la vildagliptine en monothérapie a montré que cette option thérapeutique est satisfaisante chez les patients de plus de 65 ans en termes d'efficacité et de sécurité d'emploi. De même, le mécanisme d'action sous-tendant l'efficacité de la vildagliptine est apparu approprié chez les sujets intolérants au glucose (5). Sa tolérance, une fois encore, est apparue bonne dans cette population de patients. Enfin, chez les diabétiques de type 2 dits naïfs ayant une hyperglycémie modérée, W. A. Scherbaum et coll. ont montré que la prise de vildagliptine est bien tolérée et s'accompagne d'une diminution de l'hémoglobine glyquée (HbA1c) par stimulation des cellules pancréatiques bêta et par réduction du pic de glycémie postprandiale (6).

Références:

(1) Symposium « Clinical science investigations » organisé par l'American Diabetes Association, avec le soutien des Laboratoires Novartis : investigating incretin therapies. From potential to practice, Chicago.
(2) Garber AJ et coll. Efficacy and tolerability of vildagliptin added to a sulfonylurea (SU) in patients with type 2 diabetes (T2DM). 67es Sessions scientifiques de l'American Diabetes Association (67es ADA), Chicago, 22-26 juin 2007. Abs. 0501-P.
(3) Rosenstock J et coll. Consistent efficacy and safety of vildagliptin monotherapy across ethnicities. 67es ADA. Abs. 2141-PO.
(4) Pratley RE et coll. Benefit/risk assessment of vildagliptin in the elderly : pooled analysis of 5 monotherapy studies. 67es ADA. Abs. 0507-P.
(5) Rosenstock J et coll. Effects of vildagliptin in subjects with IGT. 67es ADA. Abs. 0505-P.
(6) Scherbaum WA et coll. Efficacy and tolerability of vildagliptin in drug-naive patients with type 2 diabetes (T2DM) and mild hyperglycemia. 67es ADA. Abs. 0503-P.

> Dr GERARD BOZET

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8213