LE TAUX des interventions pour traiter les incontinences urinaires aux Etats-Unis s'est accru au cours du temps, passant de 0,32 pour 1 000 femmes en 1979 à 0,60 pour 1 000 en 1997. «La plus grande part de cette augmentation est due à une multiplication par un facteur trois du nombre des procédures chez des femmes de 50ans et plus: de 0,5 à 1,5 pour 1000 de ces femmes», expliquent les auteurs.
Avec le vieillissement de la population, il faut s'attendre que le nombre des interventions pour traitement de l'incontinence urinaire chez les femmes s'accroisse.
A partir du milieu des années 1990, la classique technique de Burch a été complétée par le développement de méthodes employant des bandelettes prothétiques, placées sous l'urètre, destinées à renforcer la continence du sphincter.
Dans le dernier numéro du « New England Journal of Medicine », Michael Albo et coll. (membres de l'Urinary Incontinence Treatment Network aux Etats-Unis) rapportent les résultats d'une étude multicentrique, randomisée contrôlée, sponsorisée par le NIH, où l'on a comparé la technique de Burch à une autre utilisant une bandelette prothétique, dite technique des bandelettes fasciales (fascial sling).
Le principe de l'intervention de Burch, réalisée par laparotomie ou coelioscopie, est une colposuspension qui permet de suspendre la vagin, de part et d'autre du col vésical, aux ligaments de Cooper. Quant à la bandelette fasciale, pubo-vaginale, elle passe de chaque côté de l'urètre et l'entoure pour l'arrimer aux fascia des muscles grands droits de l'abdomen.
«Les deux procédés ont été étudiés et sont considérés comme très efficaces, assortis de taux de succès avoisinant 80 à 90%», rappellent les auteurs.
Toutefois, dans les études observationnelles, la technique de Burch s'est révélée moins efficace dans les cas où le sphincter est très insuffisant. D'où la nécessité de réaliser une étude randomisée de comparaison.
Taux de guérison significativement plus élevés.
Les résultats d'Albo et coll. montrent, à 24 mois, des taux de guérison significativement plus élevés avec les bandelettes pubo-vaginales pour les incontinences toutes formes confondues : 47 % versus 38 % (p = 0,01), comme pour les incontinences d'effort : 66 % versus 49 % ; p < 0,001). L'étude a été réalisée sur une population de 655 femmes souffrant essentiellement d'incontinence d'effort, assignées au hasard à un mode de traitement ou à l'autre.
Le succès a été évalué en s'appuyant sur différents tests : garniture demeurée sèche, pas de mention d'incontinence pendant trois jours, manoeuvres de la toux forcée et de Valsalva négatives.
Les résultats semblent donc globalement en faveur de la technique des bandelettes. Toutefois, dans le groupe traité de cette manière, on enregistre, dans les suites de l'intervention, davantage d'infections urinaires, de difficultés à vider la vessie et d'incontinence, avec besoin impérieux d'uriner. Les réinterventions sont aussi plus fréquentes.
« New England Journal of Medicine », pp. 2143-2155 et 2198-2200.
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