POUR RÉPONDRE aux questions sur les indications, l'efficacité, le rapport coût-efficacité et les risques de l'Icsi (injection intracytoplasmique de spermatozoïde), les experts ont analysé les données de l'activité française et de la littérature internationale. L'analyse globale des données de l'activité française a permis de montrer qu'entre 1998 et 2002 l'efficacité globale de l'Icsi en termes d'accouchement par grossesse est supérieure à celle de la FIV (80,3 % contre 78,4 %).
Azoospermie, oligo-asthénospermie.
Après une analyse de l'évaluation de l'efficacité par type d'indication, les experts estiment que l'Icsi est indiquée en première intention dans les couples où l'homme souffre d'azoospermie ou d'oligo-asthénospermie, lorsqu'il existe un échec total de la fécondation ou une paucifécondation (inférieure à 20 %) lors du cycle de FIV antérieur ou lorsqu'il existe des anticorps antispermatozoïde.
Par ailleurs, l'Icsi est indiquée de façon systématique pour des raisons techniques, lorsque la FIV ou l'insémination avec sperme du conjoint ne peuvent être réalisées : disponibilité limitée des paillettes ou altération de la qualité des spermatozoïdes en cas d'autoconservation ; diagnostic préimplantatoire ; ou contexte viral.
En seconde intention, l'Icsi est indiquée en cas d'azoospermie acquise postvasectomie, d'hypogonadisme hypogonadotrophique, de varicocèle spermatique, d'azoospermie obstructive acquise des voies séminales ou de pathologie de l'éjaculation. Pour les experts, «il n'a pas été possible de conclure quant à la pertinence de l'augmentation d'activité de l'Icsi de ces dernières années».
Pour la descendance.
L'analyse des risques de l'Icsi pour la descendance a ensuite été effectuée à partir des données de la littérature. Sur le risque de grossesses multiples, les experts expliquent que «tout comme les enfants conçus naturellement, le risque principal des enfants conçus par FIV ou Icsi reste la mortalité et surtout la morbidité associées aux grossesses multiples. Les naissances multiples sont associées au transfert de multiples embryons. Les taux moyens de naissances multiples étaient 13,6fois et 13,4fois plus élevés respectivement après FIV (41,5 %) et après Icsi (42,2 %) comparativement à la population générale (3,1 %) . Chez les enfants issus de grossesses multiples, les taux de prématurité, d'hypotrophie et de malformations congénitales majeures n'étaient pas significativement différents après FIV et Icsi de ceux des grossesses naturelles. L'augmentation des risques de prématurité et d'hypotrophie après FIV et Icsi, susceptibles d'augmenter le nombre d'hospitalisations en unités de soins intensifs, est principalement associée à une fréquence de grossesses multiples plus importante». Les auteurs ajoutent que «les études de grande cohorte avec suivi à cinq ans n'ont pas rapporté de différence majeure entre les enfants conçus naturellement ou après Icsi quant au développement physique, cognitif ou psychologique et que les données de la littérature ne permettent pas de conclure quant au risque d'anomalies chromosomiques de novo ». Enfin, le rapport insiste sur la nécessité de réaliser des études complémentaire évaluant l'efficacité de l'Icsi à partir des critères pertinents, en comparant les coûts de cette technique aux alternatives, y compris à long terme.
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