Réalisé par Pfizer en partenariat avec la SFC

Un observatoire national sur la prise en charge de l'infarctus

Publié le 25/02/2007
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GRÂCE À une amélioration de la prise en charge initiale, liée notamment à la généralisation des techniques de reperfusion précoce, le pronostic de l'infarctus s'est amélioré au cours du temps. Il est désormais possible d'éviter, dans la plupart des cas, une détérioration sérieuse de la fonction ventriculaire gauche. Néanmoins, il persiste une part non négligeable de patients qui présenteront, au décours de l'infarctus, une insuffisance cardiaque de pronostic beaucoup plus défavorable, à court comme à long terme.

Afin d'évaluer la prise en charge de ces patients, Pfizer, en partenariat avec la SFC, a mis en place l'enquête OPTIMIST réalisée dans les Usic françaises.

Infarctus compliqué d'une insuffisance cardiaque.

Entre mars et septembre 2005, tous les patients hospitalisés pour un infarctus du myocarde dans les centres ayant participé à l'enquête (CHU, CHG, établissements privés) ont été répertoriés dans un registre jusqu'à ce que 6 patients répondant aux critères d'inclusion aient été recrutés : fraction d'éjection abaissée, présence d'une insuffisance cardiaque ou d'un diabète. L'objectif principal de ce travail était d'évaluer la prise en charge thérapeutique des patients hospitalisés en Usic pour un infarctus compliqué d'une insuffisance cardiaque.

Au total, entre mars et septembre 2005, 59 centres ont participé à l'enquête dont 10 CHU (16,9 %), 37 CHG (62,7 %) et 12 cliniques privées (20,3 %) répartis sur le territoire français, qui ont assuré une bonne représentativité des centres français. Le délai médian de prise en charge par le Samu ou les services d'urgence était de 5 heures après l'apparition des premiers symptômes, mais 35,5 % des patients n'ont été pris en charge qu'après un délai de plus de 12 heures. Mille six cent soixante-huit patients ont été admis pour un infarctus du myocarde ; parmi eux, 418 (25,6 %) présentaient des signes d'insuffisance cardiaque sans diabète associé. La fraction d'éjection du ventricule gauche (Fevg) était comprise entre 30 et 40 % pour 76,7 % des 447 patients sélectionnés. Des râles à l'auscultation et des signes radiologiques de stase pulmonaire étaient retrouvés dans respectivement 96,3 % et 90,8 % des cas. La plupart des patients présentaient une insuffisance cardiaque : classe II de la Nyha, 22,3 % ; classe III, 29,5 % ; classe IV, 38,9 %.

Reperfusion ou revascularisation.

La majorité des patients (62 %) a bénéficié d'un geste de reperfusion ou de revascularisation par angioplastie ou pontage au cours de l'hospitalisation. Les traitements prescrits ont été les statines (75,4 % des cas), les IEC (73,6 %), les diurétiques de l'anse (71,8 %), les bêtabloquants (66,7 %), les antialdostérones (16,3 %) et les antagonistes (6,5 %). La prise en charge thérapeutique est principalement influencée par l'âge, le degré d'atteinte des fonctions cardiaque et rénale. La durée médiane d'hospitalisation est de 5 jours, quel que soit le type d'établissement d'accueil.

Selon les auteurs, les résultats de cette enquête s'inscrivent dans la droite ligne de ceux observés dans les études Usik 1995 et Usic 2000. A l'évidence, le délai de prise en charge des patients après l'apparition des premiers symptômes d'un infarctus du myocarde reste un point d'amélioration, nécessitant probablement une meilleure information du public sur les symptômes d'alerte de l'infarctus. Par ailleurs, une amélioration globale de la prise en charge est constatée, avec une majorité de patients bénéficiant d'une reperfusion ou d'une revascularisation myocardique ; d'une augmentation globale de la prescription de statines et d'IEC. Cependant, les antagonistes des récepteurs à l'aldostérone restent relativement peu utilisés, alors que des taux sériques élevés d'aldostérone dans les 24 heures suivant l'infarctus sont considérés comme déterminants sur le pronostic vital.

D'après les communications de J.-P. Cambou et F. Dievart, lors d'une conférence de presse organisée par Pfizer dans le cadre des Journées européennes de la Société française de cardiologie.
Les résultats de l'enquête OPTIMIST viennent d'être publiés dans les Annales de cardiologie et d'angéiologie.

L'éplérénone dans le postinfarctus récent

Afin de mieux connaître et prendre en charge le postinfarctus récent avec insuffisance cardiaque, Pfizer s'est engagé en mettant à disposition des thérapeutiques efficaces dans le postinfarctus récent, comme l'éplérénone (Inspra). En effet, les sociétés savantes recommandent l'utilisation d'un antagoniste des récepteurs de l'aldostérone, dans cette pathologie. L'éplérénone est indiquée, en complément des traitements standards incluant les bêtabloquants, pour réduire le risque de morbi-mortalité cardio-vasculaire chez des patients stables présentant une dysfonction ventriculaire gauche (Fevg inférieure ou égale à 40 %) et des signes cliniques d'insuffisance cardiaque, après un infarctus récent. Evaluée dans l'étude EPHESUS, l'éplérénone a montré une réduction de 15 % (RR 0,85 ; IC à 95 %, 0,75-0,96 ; p = 0,008) du risque de mortalité toutes causes comparativement au placebo, essentiellement par réduction de la mortalité cardio-vasculaire. Dans cette même étude, le risque de mortalité cardio-vasculaire ou d'hospitalisation d'origine cardio-vasculaire a également été réduit de 13 % par rapport au placebo (RR 0,87 ; IC à 95 %, 0,79-0,95 ; p = 0,002).

> Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8113