LA MORTALITÉ cardio-vasculaire et la survenue d’événements cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux diminuent d’autant plus que la cholestérolémie est basse. Néanmoins se pose la question de savoir quel taux de LDL cholestérol optimal il faut atteindre. «Ce dernier dépend en fait du nombre de facteurs de risque: il est de 2,20g/l si le malade ne présente aucun facteur de risque, de 1,90g/l en présence d’un seul facteur de risque, de 1,60g/l si deux facteurs de risque sont mis en évidence, de 1,30g/l en présence de trois facteurs de risque et de 1g/l chez le patient à haut risque cardio-vasculaire», rappelle le Pr Gilles Montalescot (cardiologue, hôpital de la Pitié-Salpêtrière).
Baisse de la mortalité.
«Une métaanalyse effectuée sur 58essais randomisés de prévention de la morbi-mortalité cardio-vasculaire a montré qu’une diminution de 0,20g/l du cholestérol LDL est associée à une baisse de 20% de la mortalité cardio-vasculaire, alors qu’une réduction de 0,60g/l est, quant à elle, accompagnée d’une chute de 51% de celle-ci», enchaîne le Dr Jérôme Garot (cardiologue, hôpital Henri-Mondor). Une autre métaanalyse portant sur 90 000 patients a démontré qu’une diminution de 1 mmol/l du LDL cholestérol provoque une baisse de 12 % de la mortalité totale et une réduction de 19 % de la mortalité coronaire. Une baisse de 2 mmol/l est, quant à elle, associée à une réduction de 46 % du nombre d’événements coronaires. De plus, le bénéfice observé est cumulable au fil du temps et se poursuit en deçà de 1 g/l. Ce qui entraîne certains auteurs à penser que, chez le patient à haut risque vasculaire, il faudrait peut-être atteindre l’objectif d’un taux de LDL cholestérol de 0,7 g/l. Est défini comme étant à haut risque cardio-vasculaire un patient atteint de plusieurs localisations athéromateuses. Néanmoins, il n’existe aujourd’hui aucun élément objectif permettant de savoir s’il faut abaisser le LDL cholestérol en deçà de 1 g/l. Se pose en effet la question de la toxicité du traitement hypocholestérolémiant, donné à des posologies élevées.
L’étude PROVE IT.
Pour ce qui est de la nature du traitement, les statines ont largement démontré leur efficacité. Quant aux posologies à utiliser, ce sont les plus fortes qui sont les plus efficaces. L’étude PROVE IT, qui a recruté 4 162 patients, a en effet démontré que 40 mg de pravastatine provoquaient une diminution de 21 % du cholestérol LDL, alors que 80 mg entraînaient une réduction de 49 % de ce taux, accompagnée d’une diminution de 16 % du critère combiné associant mortalité, nombre d’infarctus du myocarde, de syndromes coronaires aigus et de revascularisations. Quant à l’essai Sparc, mis en place chez 4 731 malades ayant eu un AVC et suivis pendant cinq ans, il a montré que 80 mg d’atorvastatine provoquaient une diminution de 13,1 % du nombre de récidives d’AVC et une baisse de 5,1 % du nombre d’événements cardiaques majeurs.
D’après un déjeuner débat organisé par les Laboratoires MSD et Schering Plough.
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