LES PROGRÈS du dépistage et du traitement du cancer du sein ont amélioré le pronostic de telle sorte que, maintenant, le taux de survie à cinq ans atteint 80 %. Mais cette survie ne va pas sans traitements et elle est jalonnée d’incidents qui nuisent à la qualité de la vie.
Beaucoup de femmes, après un diagnostic de cancer du sein, réduisent substantiellement leur activité physique. Cette activité n’est généralement pas reprise après la fin des traitements. On sait que l’activité physique représente un moyen efficace de lutte contre de nombreux troubles, tant physiques que psychologiques.
Une étude prospective chez des femmes ayant survécu à un cancer du sein a indiqué une réduction de 50 % du risque de mortalité chez celles qui ont une activité régulière par rapport à celles qui sont inactives après le diagnostic. Une revue systématique des effets de l’exercice chez les patientes et chez les survivantes de ce cancer montre que l’exercice est une méthode d’intervention efficace pour améliorer la qualité de vie, l’adaptation cardio-vasculaire, le fonctionnement physique et même réduire la fatigue.
Un groupe de pratique d’exercices physiques.
«Nous avons cherché à savoir si la participation à un groupe de pratique d’exercices physiques programmés et supervisés, chez des femmes au cours de leur traitement pour un cancer du sein à un stade précoce, peut apporter des bienfaits mesurables», expliquent Nanette Mutrie et coll. (Glasgow). Ils ont testé les hypothèses selon lesquelles un programme de douze semaines supervisé, en association avec les soins habituels, pourrait améliorer la qualité de vie et aussi que ces bénéfices seraient maintenus six mois après l’intervention.
Ils ont mené une étude pragmatique, prospective, randomisée et contrôlée en ouvert, au cours de laquelle 203 fem-mes ont été recrutées, et dont 177 ont suivi le programme jusqu’à son terme. On a comparé les résultats à ceux d’un groupe ayant seulement les soins habituels.
Des sessions d’exercice à la maison.
Le programme d’entraînement a consisté en deux cours hebdomadaires de 45 minutes complétés par une session d’exercices à la maison. Les exercices ont été choisis sur des recommandations pour l’entraînement des femmes ayant un cancer du sein.
Echauffement de 10 minutes, exercice aérobique (ou bicyclette ou marche) pendant 20 minutes avec renforcement musculaire et une étape de relaxation à la fin. Un monitorage permettait de s’assurer que les femmes restaient à un niveau d’activité modéré, c’est-à-dire entre 50 et 75 % de la fréquence cardiaque maximale ajustée pour l’âge (détails sur l’intervention sur : www.strath.ac.uk/ sca/staff/mutrie_n.html).
Les principales mesures de l’évolution ont consisté en : des réponses au questionnaire Fact (Fonctional Assessment of Cancer Therapy) ; l’échelle de dépression de Beck, une échelle de mesure des affects positifs ou négatifs ; l’IMC (indice de masse corporelle) ; une récapitulation de l’activité physique autoréalisée sur 7 jours, un test de marche de 12 minutes et l’évaluation de la mobilité de l’épaule.
Des bienfaits physiques et psychologiques.
Au terme de l’étude, des bienfaits physiques et psychologiques sont enregistrés. L’évaluation de l’effet de l’intervention donne comme résultats (intervention moins témoins) : marche 129 m de plus en 12 minutes ; 182 minutes d’activité d’intensité modérée pendant une semaine ; 2,6 pour la motilité de l’épaule ; 2,5 pour l’échelle spécifique de qualité de vie du cancer du sein ; 4 pour l’humeur positive.
Après six mois de suivi, ces résultats sont maintenus et des points supplémentaires sont acquis sur l’échelle spécifique de la qualité de vie dans le cancer du sein. Et, fait non négligeable, les patientes ont marqué un vif intérêt pour ce programme d’entraînement physique, remarquent les auteurs.
« British Medical Journal », édition en ligne.
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