DEPUIS 2001 la stérilisation à visée contraceptive est autorisée en France pour les hommes et les femmes majeurs capables de donner un consentement éclairé. La méthode classique, chirurgicale, de stérilisation tubaire pour les femmes est la ligature des trompes ; c'est d'ailleurs la première méthode contraceptive féminine dans le monde.
En France 50 000 femmes en bénéficient chaque année tandis que sont encore pratiqués 210 000 avortements. Des chiffres qui ne doivent pas être pris à la légère puisque, dans l'enquête effectuée par le Dr C. Dhainaut (Bichat, Paris) sur les motivations des femmes demandeuses de stérilisation, deux raisons sont évoquées en priorité : d'une part, la mauvaise tolérance et/ou les contraintes des procédés contraceptifs classiques et, d'autre part, la crainte de se trouver en situation de choix d'un avortement.
Une nouvelle méthode de contraception définitive non chirurgicale, Essure, qui bénéficie d'un avis favorable de l'Afssaps, est pratiquée depuis 2002 dans différents CHU et CHR qui ont participé à des études de validation de l'efficacité (pas de grossesse avec un recul de cinq ans).
La procédure Essure ne nécessite ni incision ni anesthésie générale (une anesthésie locale reste possible dans certains cas) ; un anti-inflammatoire est administré avant le geste afin d'éviter les douleurs spasmodiques utéro-tubaires.
Hystéroscopie.
La pose du micro-implant à l'entrée des trompes se fait par voie naturelle à l'aide d'un hystéroscope.
Les implants ressemblent à des ressorts comportant des fibres de polyéthylène qui vont induire une rétraction fibreuse permettant d'obturer les trompes en trois mois.
La pose est rapide (dix à trente minutes) et la patiente peut reprendre ses activités dans la journée ; il n'y a pas d'hospitalisation. Pendant trois mois un autre moyen de contraception est obligatoire (hormonal ou préservatif) ; un contrôle radiographique de l'abdomen est obligatoire à trois mois (voire une hystéro-salpingographie) ; certaines équipes comme celle du Pr H. Fernandez (Clamart) ont opté pour l'échographie en trois dimensions.
Essure est contre-indiqué dans les cervicites aiguës, au cours de saignement non exploré (mais la prise d'anticoagulants est compatible avec le geste) et d'antécédents de salpingites ; par mesure de précaution le dispositif n'est pas utilisé en cas d'intolérance documentée au nickel.
L'information de la femme.
Dès la première consultation, le médecin doit informer la femme des risques médicaux et des conséquences de la stérilisation qui est définitive : est-elle sûre de son choix, a-t-elle pensé à l'éventualité de la perte d'un de ses enfants ou à la possibilité d'avoir à « refaire » sa vie ? Un dossier écrit est remis pour un délai de réflexion de quatre mois. La femme après ce délai doit confirmer sa demande par écrit. La signature du document par le conjoint n'est plus obligatoire ; le Dr Dhainaut souligne d'ailleurs qu'habituellement la demande correspond au souhait de la femme seule qui fait une démarche personnelle. Dans l'étude de sa série, il apparaît que le procédé est apprécié des femmes qui ne formulent aucun regret et le conseilleraient volontiers. La libido est conservée et, dans certains cas, améliorée...
Dans le monde 45 000 femmes ont déjà bénéficié de la procédure, agréée cette année par la FDA aux Etats-Unis. Plus de 200 chirurgiens gynécologues français ont été formés à la technique dans près de 150 centres publics et privés. Le système Essure coûte 800 euros ; paradoxalement, souligne le Pr H. Fernandez, les établissements publics, pionniers de la diffusion clinique de la méthode, devront, en raison du système de budget global, limiter le nombre de procédures...
Où se pratique la technique ? Tél : 01.30.84.75.15 ; pour plus d'information, www.essure.com, info-europe@conceptus.com.
Paris, Salon forme et santé, conférence de presse organisée par Conceptus France.
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