CONGRES HEBDO
F. Staikowski et coll. (SAU, CHU Tenon, Paris) ont analysé l'évolution, à dix ans d'intervalle, de l'aspect qualitatif des médicaments utilisés dans les intoxications médicamenteuses (IM) qui représentent 9 tentatives de suicide sur dix en France. Il s'agit d'une étude rétrospective concernant deux périodes de douze mois : 1992-1993 et 2001-2002. Les 804 IM de la première période (1 272 médicaments) ont été comparées aux 740 de la seconde période (1 348 produits).
De cette analyse ressort une grande similitude de la part respective des familles de produits incriminés. Mais cela ne doit pas occulter les évolutions observées au sein de chaque classe. Ainsi, parmi les psychotropes, on observe une baisse significative du recours aux benzodiazépines (67,2 % vs 54,8 %). Si l'utilisation des antidépresseurs est globalement en hausse (9,5 % vs 14,6 %), on note une baisse très significative des antidépresseurs tricycliques (48,4 % vs 10,7 %) associée à une hausse très nette des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (31,2 % vs 74 %). Parmi les antalgiques, le paracétamol reste de loin le plus utilisé (63,8 % et 63,3 %), mais les morphiniques voient leur part de responsabilité clairement augmenter, passant de 11,6 % durant la première période à 24,5 % dans la seconde.
Moins d'antidépresseurs tricycliques
S. Atout (SAMU 93, hôpital Avicenne, Bobigny) a également comparé deux périodes (A : 1994-1995 ; 476 dossiers et B : 1999-2000 ; 617 dossiers), durant lesquelles étaient inclus tous les patients victimes d'une IM ayant nécessité une prise en charge par le SMUR. Là encore, une baisse significative de l'implication des antidépresseurs tricycliques a été constatée. Une diminution significative (5,2 % vs 2,4 %) du recours aux antiépileptiques, liée à celle de la prescription des barbituriques a aussi été notée.
Signalons enfin, la quasi-disparition du charbon activé des services d'urgences et la chute importante du nombre des lavages gastriques.
D'après les communications de F. Staikowski et coll. (SAU, CHU Tenon, Paris) et de S. Atout (SAMU 93, hôpital Avicenne, Bobigny).
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