L'activité physique aérobique est un bon moyen de prévenir non seulement les coronaropathies, mais aussi les pathologies liées à l'insulinorésistance, dont le diabète.
Une activité physique aérobique permet de diminuer le travail cardiaque pour une intensité fixée, d'augmenter la circulation collatérale ainsi que les capacités oxydatives du muscle squelettique et d'avoir une action vasodilatatrice.
Trente minutes de marche par jour
L'activité physique régulière diminue certains facteurs de risque vasculaires, notamment les lipides (élévation du HDL, baisse des triglycérides) et la pression artérielle. Elle améliore l'insulinosensibilité, les paramètres de la fibrinolyse et réduit le rapport tour de taille sur tour de hanches. La pratique d'une activité physique permet de mieux contrôler le stress émotionnel.
Pour Denise G. Simons-Morton, la pratique recommandée est celle d'une activité physique modérée entraînant une dépense d'environ 150 kcalories par jour, soit par exemple 30 minutes de marche. Il est ensuite conseillé d'augmenter progressivement la fréquence, la durée et l'intensité de l'activité physique.
Seuls 15 % des Américains pratiquent au moins 30 minutes d'activité physique modérée par jour et 40 % n'ont aucune activité physique de loisirs. Cette proportion augmente avec l'âge.
Si les médecins sont convaincus de la nécessité d'une activité physique quotidienne, comment mettre en place une lutte contre la sédentarité efficace au niveau de la population ?
Elle nécessite un accès aux installations permettant une activité physique, des changements environnementaux et culturels, par exemple la possibilité de marcher ou de prendre sa bicyclette pour aller au travail. Il s'agit donc d'une véritable politique de la ville qui dépasse le champ médical. Les Américains viennent d'établir le palmarès des villes les moins bien loties pour la marche à pied. C'est celle d'Orlando, cité des parcs d'attractions, qui arrive en tête.
La difficile modification des comportements
L'éducation et l'information sont nécessaires, mais pas suffisantes. La prescription d'exercices a des effets peu probants au long terme. La modification des comportements la plus efficace repose sur l'approche comportementale par l'appropriation des objectifs par les patients concernés. Celle-ci doit être supervisée, régulière, encouragée en facilitant le renforcement des motivations. Elle peut se faire par plusieurs moyens dont le téléphone ou le mail. Une telle stratégie appliquée à l'insuffisance cardiaque en Argentine a permis de réduire de manière significative les hospitalisations grâce à des infirmières qui suivent par téléphone des patients adressés par leurs cardiologues. Elles leur prodiguent des conseils alimentaires, sur l'activité physique et l'observance thérapeutique. Ce système permet de couvrir un vaste champ géographique (plus de 4 000km du nord au sud), complète l'action des médecins, renforce la motivation et l'observance des patients.
En terme de modifications comportementales, les effets sont plus importants sur les femmes que sur les hommes.
Seule l'association de modifications comportementales et de la prise en compte sociale et environnementale peut réussir à faire évoluer les sujets sédentaires.
D'après les communications de D. Nul (Buenos-Aires), Denise G. Simons-Morton, Freg.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature