Le trouble anxieux généralisé, ou TAG, est un état d'anxiété permanent, excessif, injustifié, incontrôlable et handicapant. « Se faire du souci » devient une maladie quand cette rumination concerne la vie familiale, sociale, professionnelle, la situation financière... A la différence d'un état d'anxiété normal, le TAG s'accompagne de somatisation, le sujet est paralysé par son anxiété, incapable de rechercher et de mettre en route une solution à ses problèmes. Parmi les multiples symptômes proches de l'hypochondrie, le sujet « TAG » qui consacre de 80 à 90 % de ses ressources cognitives à ses soucis souffre logiquement de difficultés de concentration et de trous de mémoire. L'entourage de cette personnalité inquiète ne comprend pas les raisons de ce comportement et trouve l'anxiété injustifiée.
« Ce trouble concerne de 2 à 3 % de la population générale. S'il est fréquemment associé à un autre trouble psychologique (59 % de coexistence avec un syndrome dépressif), dans 10 à 25 %, il s'agit d'une anxiété généralisée "pure" », a expliqué le Dr Christophe André (hôpital Sainte-Anne, Paris). Mais il n'est pas toujours facile d'en faire le diagnostic. « Le médecin généraliste se trouve envahit par la litanie des plaintes du sujet qui confond les causes et les conséquences de son anxiété, a reconnu le Dr Bruno Boutges (université de Bordeaux-II) . Après avoir éliminé une pathologie organique, il doit reformuler au malade l'ensemble de ses plaintes et passer une alliance thérapeutique. En effet, on ne peut traiter le trouble anxieux que s'il est reconnu comme tel. »
Evaluée sur plusieurs milliers de patients
La prise en charge du TAG repose sur des mesures psycho-éducatives et médicamenteuses au long cours. Les benzodiazépines sont efficaces sur le court terme mais elles ne peuvent pas être prescrites au-delà de trois mois. De plus, elles exposent au risque d'exacerbation des symptômes à l'arrêt du traitement. L'efficacité de la paroxétine a été évaluée à court terme (8 semaines) et à long terme (32 semaines) sur plusieurs milliers de patients, le critère principal des études étant la variation du score de l'échelle d'anxiété de Hamilton. A six semaines de traitement, 60 % des patients étaient significativement améliorés (ne correspondant plus au diagnostic de TAG), la régression des symptômes ayant été amorcée dès la première semaine pour certains patients. Dans l'étude sur le long terme, le taux de rechutes dans le groupe traité était quatre fois moins important que dans le groupe sous placebo et 73 % des patients étaient toujours en rémission à l'issue de huit mois de traitement. « Le traitement par paroxétine s'inscrit dans une synergie d'approches multiples, a rappelé le Dr Dominique Servant (CHU de Lille). Il s'agit d'un trouble chronique qui nécessite une prise en charge au long cours. La paroxétine réduit rapidement la souffrance psychique et le handicap mais il semble nécessaire de prolonger le traitement pendant plusieurs mois pour éviter les rechutes. » La posologie de la paroxétine et les modalités de mise en route du traitement (par paliers) sont identiques à celles indiquées dans le syndrome dépressif.
Conférence de presse GlaxoSmithKline, le 28 mai 2002.
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