Diabète de type 2 : les difficultés de suivi du projet thérapeutique

Publié le 20/03/2002
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Les diabétiques non traités représentent une population hétérogène. Certains négligent des symptômes anormaux ou un diabète déjà diagnostiqué, d'autres sont complètement asymptomatiques. Il est donc nécessaire, d'une part, d'améliorer le diagnostic du diabète et, d'autre part, d'assurer un dépistage ciblé sur les sujets à haut risque, c'est-à-dire les hommes ou les femmes ayant dépassé l'âge de 40 ans, ayant dans leur proche famille un ou plusieurs cas de diabète de type 2. Le risque est maximal en cas de surpoids ou d'HTA associée.

Une glycémie à jeun (réalisée en laboratoire) supérieure à 1,26 g/l (7 mmol/l) permet d'affirmer le diagnostic de diabète. Pour les valeurs limites, deux contrôles sont nécessaires. En cas de glycémie comprise entre 1,10 et 1,26 g/l, le diagnostic est celui d'hyperglycémie à jeun, qui comporte un risque majeur de survenue ultérieure de diabète en l'absence d'une perte de poids et de la reprise d'une activité physique modérée, mais régulière. En revanche, une amélioration de l'hygiène de vie permet d'assurer une prévention du diabète de type 2.

Hémoglobine glyquée aux environs de 7 %

Quand le diagnostic est avéré, la maladie ne guérit pas et impose un traitement quotidien à vie (régime, activité physique régulière et prise de comprimés antidiabétiques). Maladie chronique évolutive, le diabète de type 2 peut évoluer vers l'insulinorequérance. Le maintien d'une hémoglobine glyquée aux environs de 7 % est un élément majeur et efficace pour la prévention des complications. Néanmoins, une prise en charge globale du risque cardio-vasculaire est nécessaire.
Bien que ce projet thérapeutique soit actuellement assez bien codifié, il reste difficile à suivre pour les malades et cette médiocre observance thérapeutique reste la difficulté majeure chez ces patients pour lesquels l'ordonnance « passe-partout » n'existe pas. Le traitement doit être individualisé et négocié avec chaque malade. Dans la prise en charge de ces patients, les décisions importantes, notamment le recours à l'insulinothérapie, doivent être prises en concertation avec le malade.

MEDEC 2002. Conférence de presse organisée par le Laboratoire Novo Nordisk, à laquelle participaient les Prs A. Grimaldi (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris), P. Passa (hôpital Saint-Louis, Paris) et S. Halimi (CHU de Grenoble).

L'anxiété des Français face à l'insuline

Menée par le Laboratoire Novo Nordisk, simultanément dans plusieurs pays, l'étude DAWN (Diabetes Attitudes Wishes and Needs) a montré que le degré d'anxiété des patients français est plus fort que celui que leurs homologues européens, notamment en ce qui concerne le passage à l'insuline. Par ailleurs, il ressort de cette étude un besoin général de formation et d'éducation des soignants comme des patients. Ces résultats appellent à un renforcement du suivi psychologique des patients, à un effort d'information dédramatisée, à une incitation à la collaboration des soignants, à la responsabilisation des patients, à une meilleure prise en charge paramédicale, à des efforts de campagne de prévention.

Dr Brigitte VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7091