D ANS la pathogenèse des fractures ostéoporotiques chez la personne âgée, le rôle de l'hyperparathyroïdie responsable d'une accélération du remodelage osseux est actuellement admis. A travers plusieurs études, on constate que la correction du déficit vitamino-calcique chez le sujet âgé permet la réduction de l'hyperparathyroïdie et, par conséquent, des marqueurs du remodelage osseux, avec un bénéfice tant sur le plan densitométrique, avec un gain de masse osseuse au niveau du col fémoral, que clinique avec une réduction du nombre de fractures.
La freination de la PTH
Mais tous les traitements vitamino-calciques ont-ils un résultat identique sur la freination de la parathormone ?
Quelques travaux ont déjà suggéré l'effet bénéfique du fractionnement journalier de la dose de calcium, mais ont également montré une grande variabilité de la disponibilité et de la fixation osseuse du calcium suivant la forme galénique et la nature du sel de calcium. Forte de ces constatations, l'équipe du Pr Reginster (université de Liège, Belgique) a entrepris des travaux sur l'optimisation de la séquence d'administration vitamino-calcique afin de permettre une inhibition maximale de la sécrétion de la parathormone.
Dernièrement, une étude ouverte, en cross over, randomisée, contrôlée, comportant trois séquences successives espacées d'une semaine chez 12 hommes volontaires sains, âgés de 18 à 25 ans, a été menée par cette équipe pour comparer les effets à court terme sur le taux sérique de PTH, d'une dose identique de carbonate de calcium et de vitamine D3, administrée soit en une prise le matin, soit en deux prises espacées de six heures.
Après une période de contrôle sans supplémentation, les patients ont reçu soit un traitement A comportant deux doses de 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D3, espacées de six heures, soit un traitement B avec une dose de 1000 mg de calcium et 880 UI de vitamine D3. Au cours des trois séquences (une contrôle et deux séquences, A et B, de supplémentation vitamino-calcique), des prélèvements veineux avec dosage de la PTH ont été réalisés toutes les heures pendant neuf heures.
Entre la 6e et la 9e heure
Pendant les six premières heures, après les supplémentations vitaminiques, il a été observé, sans différence entre les deux traitements, une réduction significative des taux sériques de PTH. Entre la 6e et la 9e heure, on constate que l'administration de la deuxième dose du traitement A a entraîné un maintien des taux sériques de PTH déjà abaissés par rapport aux valeurs de base, tandis que les taux sériques de PTH dans le traitement B reviennent aux valeurs de base. De plus, pendant cette période, il a été constaté que le pourcentage de diminution des taux sériques de PTH par rapport à la valeur de base a été significativement plus important avec le traitement A qu'avec le traitement B.
Il apparait donc que l'administration d'une supplémentation par 500 mg de calcium et de 400 UI de vitamine D3 en deux prises quotidiennes espacées de six heures permet une réduction significative de la PTH pendant une période prolongée de 50 %, par rapport à une dose identique mais unique de calcium-vitamine D chez le volontaire sain. « Un tel schéma d'administration permettrait », selon le Pr J. Y. Reginster, « pendant une période de temps prolongée, une protection efficace du squelette contre l'hyperparathyroïdie et de là contre la résorption osseuse engendrée ».
*Angers. Symposium des Laboratoires Théramex dans le cadre des 4es Journées d'actualités en pathologie osseuse avec la participation du Pr C. Alexandre (université de Saint-Etienne), du Pr P. Fardellone (université d'Amiens) et du Pr J. Y. Reginster (université de Liège, Belgique).
Sujets âgés
Ces résultats devront être confirmés par une étude à long terme, avec un plus grand nombre de sujets et sur des sujets âgés, afin de démontrer le bénéfice du fractionnement en deux prises journalières des associations vitamino-calciques sur la densité minérale osseuse.
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