Ce n'est que depuis très récemment que la parole se libère sur le mal-être de ceux qui soignent. En effet, les associations d'entraide pour les médecins se sont développées ces dix dernières années, souvent en lien avec des plateformes téléphoniques d'écoute, tandis que les établissements dédiés à leur prise en charge font le plein.
Depuis sa création en 2016, l'association Soins aux professionnels de santé (SPS) a enregistré plus de 15 500 appels, dont près de 1 700 provenant de médecins (les trois quarts au cours des deux dernières années). Des plaintes qui concernent majoritairement de l'anxiété, de la dépression et de l'épuisement professionnel. La crise du Covid a été un puissant accélérateur de la libération de la parole des médecins en prise avec l'épuisement professionnel, qu'elle a d’ailleurs sans doute contribué à normaliser. L'Ordre des médecins avait alors également mis en place une ligne téléphonique dédiée, toujours active.
Parler d'abord et accepter de se faire soigner ensuite. Exceptionnellement pour « Le Quotidien », la clinique psychiatrique Belle Rive dans le Gard, précurseure dans la prise en charge des médecins en souffrance, nous a ouvert ses portes. Et cinq médecins qui y sont actuellement soignés pour burn-out, dépression ou addiction ont accepté de témoigner.
En posant « des mots sur leurs maux », ils appellent leurs confrères qui vont mal à oser en parler et se faire aider.