Vaccination : le ministère de la Santé dans une course contre la montre contre le variant Delta

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Publié le 22/06/2021
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Le rythme de vaccination ne faiblit pas en France avec encore 4 millions d’injections la semaine dernière et des prévisions similaires pour cette semaine. Mais avec l’apparition du variant Delta, qui devient dominant dans le monde et est notamment responsable du rebond épidémique au Royaume-Uni, le ministère de la Santé veut faire passer encore plus un message d’urgence. « Tout se joue maintenant, il faut impérativement aller à la vaccination avant que nous soyons pris de court par le variant », souligne le ministère. 300 000 créneaux seront disponibles pour les trois prochains jours pour les primo-injections. « Impossible d’imaginer qu’ils ne soient pas remplis », alors que cela signifie une deuxième dose d’ici le 15 juillet, a insisté le ministère.

Trois quarts de vaccinés à la fin de l'été

Toujours dans cette optique d’accélération et alors que la barre des 60 % de la population adulte ayant reçu une première dose a été franchie, le ministère s’est fixé de nouveaux objectifs d’ici à fin août. Le but est d’avoir 75 % de la population adulte primo-vaccinée d’ici là et 66 % de personnes complètement protégées.
En prenant en compte ces nouveaux objectifs et avec l’arrivée de l’été, le ministère va adapter sa stratégie vaccinale. L’Île-de-France vient d’indiquer par exemple qu’elle allait réduire la voilure d’un quart pendant l’été dans ses centres. « Nous allons augmenter les dispositifs "aller vers " », explique le ministère de la Santé, pour aller directement à la rencontre des personnes et les vacciner sur le lieu de soins, leur lieu de vie etc. Davantage de doses seront aussi allouées vers les lieux touristiques et dans ces endroits notamment, les professionnels de santé de ville auront la possibilité d’aller récupérer directement en centres de vaccination des doses de Pfizer pour vacciner « en proximité ».

Des possibilités de vacciner en ville avec Pfizer localement

Aujourd’hui, seules des expérimentations très locales, en Meurthe-et-Moselle et depuis ce lundi dans la Marne, permettent aux généralistes de vacciner avec Pfizer en cabinet. « Le passage en ville est toujours prévu pour cet automne », rappelle le ministère, même si une nouvelle possibilité de récupérer des flacons auprès des centres va donc être permise dans certains territoires. Mais à l’heure actuelle, c’est Moderna qui est accessible aux pharmaciens, généralistes ou infirmiers. Cette semaine encore, la réservation de vaccins Moderna n’était d’ailleurs pas ouverte pour la ville, les commandes précédentes devant encore être écoulées. Mais pour le ministère, il n’y a pas de pénurie par rapport à la demande. « 1,5 million de doses ont été commandées par la ville et sur celles-ci 720 000 sont encore en stock, le rythme d’écoulement nous fait donc dire qu’il n’y a pas de problème de tensions sur les stocks ». La semaine dernière 200 000 doses de Moderna ont d’ailleurs été injectées en ville, indique le ministère.

Les Trod sérologiques en centres généralisés

Si le ministère reconnaît un léger fléchissement des prises de rendez-vous pour les premières doses, la vaccination des adolescents qui s’est ouverte la semaine dernière a bien démarré. Plus de 365 000 12-17 ans ont déjà reçu une première injection, soit 7 % de cette population. Pour l’instant la vaccination de cette cible est limitée aux centres de vaccination et doit se faire avec Pfizer, mais une modification de l’AMM de Moderna pourrait intervenir en juillet.

Un premier bilan des expérimentations sur les Trod sérologiques, qui ont lieu sur les centres de vaccination de l’Hôtel-Dieu à Paris et au Stade de Gerland à Lyon, a aussi été donné par le ministère. Les tests sérologiques ont permis de mettre en évidence des contaminations antérieures par le SARS-CoV-2 chez 7 % des personnes à l’Hôtel-Dieu et de 9 à 10 % à Gerland. « La généralisation de ce dispositif sur tout le territoire national est en train de se mettre en place », ajoute le ministère de la Santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr