La thématique du congrès du Synerpa, qui se tient ce jeudi 12 juin 2025 à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), porte sur les métiers. C’est la priorité numéro un du président de ce syndicat qui représente le secteur privé commercial du grand âge, Jean-Christophe Amarantinis. Une nouvelle enquête de satisfaction commandée à WeDoxa et réalisée dans 660 Ehpad met en exergue le manque de reconnaissance des professionnels qui exercent dans ces établissements et les leviers à actionner pour en finir de cette situation, que le Synerpa juge « catastrophique ».
Alors que le secteur compte déjà 15 % de postes vacants et sera confronté prochainement au départ de 18 000 salariés en retraite anticipée, les Ehpad, résidences seniors et autres solutions d’hébergement pour les personnes âgées privés devront recruter 400 000 professionnels de santé d’ici à 2030. « C’est colossal », s’inquiète le président du Synerpa, qui compte 175 000 salariés et héberge 300 000 personnes. 88 % du secteur est en difficulté de recrutement. 50 % du personnel subit un turnover permanent. Cette pénurie est aggravée « par l’image négative qui nous colle à la peau, ajoute Jean-Christophe Amarantinis, il faut repenser les carrières pour que nos professionnels puissent s’épanouir dans les métiers ».
Le salaire non satisfaisant
L’enquête du Synerpa compile plus de 45 000 avis de résidents, aidants et salariés. Ces derniers ont attribué une note de satisfaction moyenne de 6,9/10. Les collaborateurs considèrent leur travail utile (8,2/10), ont de bonnes relations avec leurs collègues (7,5/10). Ça coince davantage sur les moyens mis à leur disposition (6,75/10), l’équilibre vie professionnelle-vie privée (6,7/10) et les possibilités de formation (6,1/10). Quant aux possibilités d’évolution et à leur rémunération, les collaborateurs attribuent une note encore moins bonne (respectivement 5,7/10 et 5,5/10).

L’enquête ne fournit pas une analyse détaillée de la satisfaction sur les soins médicaux ou paramédicaux délivrés en Ehpad mais deux indicateurs donnent quelques pistes. Concernant la prise en charge de la douleur, les résultats sont positifs pour deux tiers des résidents et de proches aidants. Concernant les soins médicaux et la coordination, là aussi, le sondage va dans le bon sens.

« Ces résultats démontrent une forte charge émotionnelle, une frustration importante due au manque de moyens et des revendications fortes sur les salaires et de meilleures conditions de travail », commente Jean-Christophe Amarantinis.
Ces retours permettent au Synerpa de continuer à mettre la pression sur les pouvoirs publics dans l’optique d’obtenir un budget significatif dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, qui sera présenté et examiné à l’automne. « Nous devons continuer à les alerter sur la situation financière de la filière en grande précarité, appuie le président du Synerpa. Le parlement n’aura pas d’autre choix que de nous donner un coup de pouce. La pérennité du secteur est en jeu. »
Le Synerpa renouvelle sa demande de suppression du mécanisme de mise en réserve prudentielle (une somme mise de côté que les Ehpad privés ne perçoivent que s’ils ont respecté l’enveloppe de dépenses allouée) « qui n’a aucun fondement » selon lui.
Pour obtenir d’autres leviers de financement, Jean-Christophe Amarantinis propose une deuxième journée de dépendance. Il demande également des moyens pour soutenir « les établissements qui accueillent les personnes âgées de plus en plus dépendantes » pour les équiper en personnels infirmiers et en équipes spécialisées de nuit et pour recruter des professionnels en soins palliatifs pour maintenir les personnes âgées en fin de vie en Ehpad.
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