Fondé sur le signalement des symptômes par les patients eux-mêmes, aidés ou non par une aide-soignante ou une infirmière à domicile, le principe de télésurveillance en oncologie a le vent en poupe. Déployée auprès de 18 000 patients dans 120 hôpitaux et cliniques (Espic et commerciales) en France et en Belgique, la solution Resilience, cofondée avec Gustave-Roussy, bénéficie ainsi de cet intérêt de la communauté hospitalière.
Lancée en 2021, cette application a obtenu deux ans plus tard un avis positif de la Haute Autorité de santé qui lui a ouvert la voie du remboursement pérenne de l’Assurance-maladie. Le dispositif médical a pour objectif d’améliorer la qualité de vie des patients adultes sous traitement systémique et de limiter les risques de rechute grâce à une meilleure gestion des effets secondaires, documentés au jour le jour (par questionnaires) sur une application et suivis au quotidien par une équipe médico-soignante dédiée. « Nous observons un très bon accueil de notre solution de la part des oncologues, affirme Arthur Thirion, directeur général de Resilience (et ex-DG France de Doctolib). Notre dispositif n’est rien d’autre que de la structuration de données remises par les aides-soignantes qui se faisait auparavant à partir d’appels adressés aux patients. »
Amélioration significative de la prise en charge
Ces données en vie réelle constituent par ailleurs un levier essentiel pour faire évoluer les pratiques, personnaliser les parcours et accélérer l’innovation thérapeutique. Pour l’instant, les premières remontées de terrain, qui ont fait l’objet en 2024 d’une étude multicentrique sont bonnes : 94,6 % des alertes de symptômes graves ou en aggravation signalés ont conduit à une amélioration significative de la prise en charge des patients, seulement deux semaines après leur déclenchement. Et 88,4 % des patients ont observé une amélioration de leurs symptômes. Point à améliorer : le taux de complétion des questionnaires est à 85 %. L’entreprise espère atteindre 95 %.
Après l’oncologie, la start-up a décidé d’élargir son périmètre à l’immunologie et à la psychiatrie mais aussi de se développer davantage à l’international, en l’occurrence en Allemagne et aux États-Unis. Concrètement, deux nouvelles applications de télésuivi sont au cœur de cette ambition : Guty dédiée aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici), déjà déployée dans une quinzaine d’établissements, et Edra, consacrée à la dépression et aux troubles bipolaires.
La Bretonne Cureety veut séduire outre-Rhin
Autre spécialiste de la télésurveillance en oncologie, Cureety a été réinscrite en avril sur la liste publiée au Journal officiel des sociétés dont l’activité est remboursée par l’Assurance-maladie. Un arrêté définit les modalités d’utilisation par les médecins oncologues, les conditions d’inscription des patients au programme ainsi que le forfait technique associé. Comme Resilience, Cureety s’adresse aux adultes atteints de cancer, sous traitement systémique et assujettis à des consultations de surveillance dans le cadre de leur suivi. La start-up bretonne est présente dans près de 170 établissements de santé en France, comme les hôpitaux de Quimper, Pont-l’Abbé, Concarneau et Douarnenez, qui l’utilisent depuis le début de l’année. Cureety revendique près de 40 000 patients accompagnés et une présence en France, en Italie et au Portugal. Comme Resilience, la société prévoit une expansion en Allemagne d'ici fin 2025.
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