Le gouvernement a décidé d'ajouter 136 milliards d'euros de dette au trou de la Sécurité sociale, dont le remboursement sera repoussé de « 2024 à 2033 » en raison du coronavirus et de ses conséquences budgétaires. Un projet de loi organique et un projet de loi ordinaire doivent transférer le passif de l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (ACOSS) à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES). Cette reprise massive de dette couvre environ 30 milliards d'euros déjà accumulés fin 2019, auxquels s'ajouteront au moins 92 milliards de déficits prévisionnels (liés à la crise) pour 2020, 2021, 2022 sans oublier 13 milliards pour la couverture de dette des hôpitaux. Le déficit de la Sécu devrait pulvériser les records cette année avec un montant de 41 milliards d'euros pour 2020.
La réforme du financement de la dépendance, jusque-là repoussée, se profile également. Le gouvernement promet la remise au Parlement (avant la discussion du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale — PLFSS — cet automne) d'un rapport sur la création d'une nouvelle branche de la Sécu « couvrant le risque de perte d'autonomie ».