Signataire des deux dernières conventions médicales et de leurs avenants, MG France aborde cette fois-ci la négociation dans un état d'esprit « pessimiste », vu l'objectif des dépenses attribué à la médecine de ville. Avant toute chose, le syndicat de généralistes attend, dans la lettre de cadrage que le ministre de la Santé est en train de rédiger, la reconnaissance noir sur blanc du rôle du médecin traitant dans le parcours de soins. « S'il n'y a pas ça, on ne rentrera pas dans les discussions », prévient la Dr Agnès Giannotti, sa présidente, élue en juin dernier.
Selon la structure, les « attaques contre les fondamentaux du métier de médecin généraliste traitant » se multiplient, la dernière en date étant l'accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA), aux masseurs-kinésithérapeutes et aux orthophonistes. Alors que l'ensemble des Ordres ont donné leur feu vert à cet accès direct à certaines professions de santé, MG France reproche au ministère d'en avoir fait « ses choux gras », plutôt que de chercher à renforcer l'attractivité du médecin traitant et à en faciliter l'accès pour les patients. « Ces manœuvres dangereuses sont pour la santé publique », estime sa présidente.
Celle qui pilotera sa première négociation à la tête de MG France estime qu'il faudra aussi « une enveloppe suffisante » pour signer. Pour l'instant le syndicat n'a pas chiffré l'effort exact demandé à la Cnam mais « fera les comptes à la fin ». « Sans les moyens nécessaires, on ne pourra rien faire », répète la Dr Giannotti. Enfin, le syndicat s'attend à voir dans la négociation l'assouplissement et le déploiement du dispositif de l'assistant médical, dossier sur lequel il demande de longue date « un assistant pour tous ».