Nous, hôpitaux publics et privés de l’Ouest Parisien, avons contribué, ces dernières semaines à la lutte acharnée contre le Covid-19, pour la vie de nos patients et celle de tous ceux que nous avons accueillis. Cette lutte a été intense et inédite par son ampleur, par la détermination de nos soignants, mais aussi par la cohésion dont nous avons tous fait preuve. Pendant quelques semaines, acteurs privés et publics se sont entraidés pour la santé des Français avec le concours organisationnel et le soutien permanent de notre ARS. Une union sanitaire nécessaire et salvatrice dont nous souhaitons tirer quelques conséquences pour l’après.
Dès le début de la crise sanitaire, à la fin du mois de février, nous avons renforcé la collaboration entre nos différents établissements publics et privés à l’échelle de notre territoire. Si des coopérations existaient déjà – par exemple à travers le GCS BioPariv’, laboratoire d’analyses biologiques commun du Centre Hospitalier Rives de Seine et de l’Hôpital Américain de Paris, en Imagerie interventionnelle entre la Clinique Ambroise Paré et l’Hôpital Franco-Britannique, ou entre le Centre Hospitalier Rives de Seine et l’Hôpital Foch - le Covid-19 nous a permis encore davantage d’échanges et de partages, au service de nos patients. Notre souhait était de partager notre compréhension de la situation sur notre territoire, en proximité.
Très rapidement, nous avons mis en place des points réguliers, afin d’échanger sur les difficultés rencontrées, l’organisation de la prise en charge des patients de plus en plus nombreux, mais également sur les bonnes pratiques observées. Grâce à ce suivi, nous avons sans cesse amélioré nos circuits dédiés aux malades du Covid-19, mais également nos circuits dédiés aux patients négatifs au Covid-19 nécessitant, eux aussi, des soins pendant cette période de confinement, ainsi que la gestion et l’achat d’équipements de protection ou pour les services impactés tels que les réanimations.
Tenir moralement
Au-delà des aspects techniques, notre union sanitaire nous a aidés à tenir moralement. Lors de nos échanges répétés, nous avons pu nous confier sur la situation du personnel, sur leurs craintes, sur leur fatigue, et aussi échanger quelques conseils, notamment sur le port du masque dans ces conditions sans précédent. Les équipes d’anesthésie-réanimation de l’Hôpital Américain et de la Clinique Ambroise Paré se sont rencontrées pour échanger sur l’utilisation qui pouvait être faite des masques Décathlon. Nous avons pu obtenir à temps et parfois in extremis le matériel nécessaire en l’échangeant : masques, surblouses, surtout grâce à cette union.
L’interprétation et la compréhension des doctrines nationales et régionales ont pu être facilitées grâce à notre entraide. L’Hôpital Américain a réservé un accès privilégié à son scanner dédié au Covid-19, quand l’Hôpital Rives de Seine a ouvert sa chambre mortuaire à d’autres établissements. Nous réfléchissons également à mutualiser nos forces si nous devons faire face à un nouvel afflux de patients : l’Hôpital Rives de Seine dispose d’une unité de surveillance continue, les cliniques Ambroise Paré, l’Hôpital Américain de Paris et l’Hôpital Franco-Britannique sont en capacité d’accueillir les patients nécessitant de la réanimation.
Nous appelons donc de nos vœux la conservation et le renforcement de ces canaux de communication, créés pendant la crise. Pérenniser ces collaborations permettrait également de travailler plus étroitement avec les collectivités, les médecins de ville et les structures médico-sociales dans l’optique de proposer aux patients du territoire des parcours de santé de qualité. En effet, l’organisation de parcours et de transferts de patients doit être préparée conjointement. Ils nous seront bénéfiques pour d’autres sujets, éventuellement aussi pour d’autres crises, d’autres moments.
Exergue : «Nous réfléchissons également à mutualiser nos forces si nous devons faire face à un nouvel afflux de patients»