Nouvel hôpital, rénovation d’EHPAD, réaménagement du territoire de santé : la médecine de terrain va-t-elle reprendre la main sur les « technos » et les « financiers » dans les grands choix budgétaires d’investissements sanitaires ? C’est l’objectif affiché par le gouvernement en créant un « conseil scientifique » présidé par un praticien – le Pr François-René Pruvot – chargé d’épauler et d’éclairer le Conseil national de l’investissement en santé (CNIS). Nouveaux référentiels d’évaluation des projets de santé, délivrance d’avis, constitution d’un vivier d’experts : le conseil scientifique, opérationnel au plus tard le 26 mars, aura son mot à dire pour apporter une précieuse « expérience soignante et médicale ».
Actuel patron de la CME du CHU de Lille et de la conférence des présidents de CME des CHU, le Pr Pruvot se retrouve ainsi à la tête d’une task force d’une quinzaine de personnes réunissant tous les métiers requis pour un projet d’investissement hospitalier – médecins, soignants, ingénieurs, financiers, experts de l’information médicale, spécialistes du patrimoine et directeurs de projet. « Avec la création de ce conseil scientifique, il s’agit de redonner une place à la réflexion de terrain », confie le chirurgien, après des années de verrou budgétaire. Une des premières missions sera de tirer les leçons techniques et architecturales de la crise du Covid.