Dans ces temps difficiles que nous traversons, alors que tout le système de santé vacille sous la menace virale, les questions fondamentales de notre relation à la santé et au soin se posent de façon aiguë, aussi bien pour les professionnels de santé, que pour les patients. La liberté de choix des traitements comme des prescriptions demeure un droit inaliénable des patients comme des soignants, et nous considérons que ce droit et ces principes sont des éléments indispensables pour une médecine de qualité, efficace et respectueuse.
Une étude sociologique menée par une équipe de l'Université de Dijon, dirigée par Emmanuela di Scala en 2019 avait bien mis en évidence l'évolution des attentes des populations en termes de soins. Celles-ci se distinguaient par une demande de prise en charge globale et d'attention à l'individu dans sa singularité. Cette enquête expliquait la popularité de la prise en charge homéopathique par son adéquation avec les désirs exprimés par les patients. Les défis de santé publique liés à la pandémie ne doivent pas remettre en question l'importance de ces attentes.
Les patients expriment le besoin d’une relation de confiance avec leurs médecins, basée sur une écoute attentive, un réel accompagnement et la considération que chaque personne est unique et prise dans sa globalité. Ils désirent mieux participer à la gestion de leur santé et de leur bien-être, en étant acteur dans le parcours de soins pour s’orienter notamment vers une thérapeutique ayant moins d’effets secondaires, plus respectueuse du vivant et de l’environnement.
À cet effet, il s’agit bien, pour les patients, de ne pas se priver de l’homéopathie pour guérir, soigner, soulager dans une démarche intégrative éco-responsable. Selon un sondage du Syndicat National des Médecins Homéopathes Français, depuis le déremboursement des médicaments homéopathiques, 53 % des médecins homéopathes ont été sollicités par leurs patients pour agir et défendre l’homéopathie. Si 15 % des personnes soignées par homéopathie déclarent que le coût des médicaments homéopathiques est à présent rédhibitoire, 85 % se disent prêts à payer plus cher et continueront à se soigner par homéopathie. Par ailleurs, 57 % des sondés sollicitent leur médecin homéopathe sur les prestations des mutuelles pour la prise en charge de l’homéopathie.
Une indispensable autonomie de prescription
La liberté de choix thérapeutique, notion intégrée notamment dans la Charte européenne des droits des patients de 2002, garantit aux patients un accès éclairé vers des soins adaptés et proportionnés, compris et mieux acceptés en toutes circonstances. Depuis le début de la pandémie, la communauté homéopathique est restée présente et mobilisée, les traitements homéopathiques symptomatiques s'adaptent par leur essence même aux variations individuelles mais aussi à l'évolution du virus et de ses expressions pathologiques. Pour cette raison, les médecins, et parmi eux les homéopathes, expriment avec force leur besoin de conserver l'autonomie de prescription nécessaire pour accompagner au plus près de leurs besoins leurs patients qu'ils connaissent bien pour les avoir soignés depuis longtemps, et dont ils savent mieux que tout autre les antécédents, le mode de vie, les risques individuels. Ce faisant, en soulageant les symptômes invalidants, ils permettent à leurs patients de retrouver plus rapidement leur état de santé antérieur.
Les pharmaciens dans leur exercice quotidien accueillent tous les jours des milliers de patients qui expriment régulièrement leurs demandes concernant leur santé et la prise en charge de celle-ci. Force est de constater une demande croissante auprès des officinaux de traitements naturels, efficaces, sans risque et utilisables par toute la famille. Le choix de l’homéopathie dans cette demande de naturalité et de sécurité est constant, et parfois même incontournable dans certaines situations de vie comme par exemple la périnatalité ou certains soins de support en oncologie. Sur 52 consultations d’homéopathie à l’hôpital, 14 sont issues du service oncologie.
Faire ce choix de l’homéopathie correspond pour le patient à la double garantie d’être à la fois face à un professionnel de santé formé avec de surcroît l’utilisation de produits sans effets secondaires qui sont des médicaments. 20 à 30 % des patients atteints de cancer l’utilisent en soins de supports pour réduire les effets secondaires des traitements anti-cancéreux. Le pharmacien et son équipe participent à cette complémentarité médecins/pharmaciens, véritable chaîne de parcours de soins avec le patient au centre de ses préoccupations. Le patient et l’ensemble de son système de soins s’inscrivent dans une vision pluridisciplinaire de la santé.
En conclusion, le respect de la liberté de choix de traitement des patients, comme celui de la liberté de prescription des médecins, sont des conditions indispensables à la préservation d'une médecine de qualité, humaine, soucieuse de s'adapter aux besoins des populations, à la préservation de leur état de santé global, physique, psychique et social. À l’instar d’Albert Camus qui a pu écrire : « la vie est la somme de vos choix », la santé est la somme des choix de nos patients et l’homéopathie fait partie de l’équation.
Exergue : La liberté de choix de traitement des patients, celui de la liberté de prescription des médecins, sont indispensables à la préservation d'une médecine de qualité