Pandémie et maladies métaboliques

Publié le 26/03/2021
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2021 devait être l’année commémorant à la fois le centenaire de la découverte de l’insuline et marquant la venue d’une avancée majeure et espérée depuis des décennies, la boucle fermée. Mais 2020 nous a tous pris de court, faisant revenir au premier plan les maladies infectieuses au travers d’une pandémie dévastatrice pour la santé et le fonctionnement de nos sociétés.

Cette flambée mondiale de Covid-19 a cependant braqué de façon inattendue les projecteurs sur les maladies qui font notre quotidien, le diabète de type 2 et l’obésité. Maladies transmissibles ou non se sont rejointes, reflétant l’évolution d’une humanité tout entière, touchée par le vieillissement des populations et par les conséquences de la mondialisation et des désordres écologiques.

De nombreuses hypothèses ont été émises pour expliquer le lourd tribut payé par les personnes atteintes de diabète et d’obésité au Covid-19. Saluons ici les équipes françaises, qui se sont illustrées par leurs travaux cliniques, la brillante étude Coronado qui a été le témoin d’une solidarité remarquable de l’ensemble des acteurs de la SFD, et les travaux rapportés sur les patients obèses par les CHU de Lille et de Lyon pour ne citer qu’eux.

Cette crise du Covid-19 a aussi été le révélateur de la place qu’occupera dorénavant la télémédecine. Les téléconsultations ont vu leur nombre démultiplié, ce qui a permis de garder le contact avec nos patients et d’assurer une qualité de suivi, inenvisageable autrement.

Les plateformes colligeant les données des capteurs de glycémie ont été un remarquable support de suivi des diabétiques de type 1 et des diabètes gestationnels. Même l’éducation thérapeutique a appris à travailler à distance − cela nous servira demain pour la proposer au plus grand nombre.

Après ces deux années sombres, avec de nombreux décès et une vie bouleversée, sans réunions médicales « en vrai », et sans véritablement pouvoir nous retrouver entre collègues et amis, espérons nous retrouver pour la SFD 2022 selon des modalités normales, humaines et chaleureuses, avec l’ensemble de la francophonie réunie.

Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr