Si parmi les lycéens aspirants à devenir médecins, certains veulent coupler leurs ambitions médicales à leur sens de l’engagement envers la nation, il est possible pour eux de trouver leur voie à travers la formation de médecin militaire. Pour le devenir, une seule formation est possible. Il faudra pour les bacheliers être accepté à l’École de santé des armées dite l'« ESA », pour devenir médecins et pharmaciens afin de servir au sein du Ministère des Armées.
Double cursus militaire et médical
L'ESA forme avec l’École du personnel paramédical des armées dite « EPPA » l’« EMSLB », pour les Écoles militaires de santé de Lyon Bron. Ces dernières constituent le pôle de formation des futurs médecins, pharmaciens et infirmiers. Elles ont été réunies depuis le 1er septembre 2018 pour rapprocher le médical et le paramédical le plus tôt possible, étant amenés à collaborer par la suite. L’école délivre un double cursus à la fois universitaire et militaire afin de préparer au mieux les élèves à exercer partout où sont engagées les armées françaises.
Pour être candidat, plusieurs critères sont à remplir : être de nationalité française au moment du dépôt du dossier de candidature, ne pas être privé de ses droits civiques, ne pas avoir été exclu antérieurement d’une école du Service pour motif disciplinaire. Mais également, des conditions d’âge et de diplôme s'imposent, à savoir, avoir minimum 16 ans révolus à la date d’entrée en école et 23 ans au plus au 1er janvier de l’année du concours et être titulaire du baccalauréat.
Un concours sélectif
Comment réussir le concours d'entrée ? Tout d'abord, les candidats devront passer des épreuves écrites qui sont basées sur le programme de terminal du baccalauréat à savoir des épreuves de français (une composition écrite sur un sujet de société ou article scientifique), deux épreuves au choix parmi les mathématiques, la physique chimie, les sciences de la vie et de la terre ou l’anglais. Sur plus de 1 500 candidats en moyenne, environ 300 candidats sont admissibles. Par la suite, ils devront réussir les épreuves orales d'admission composées d'épreuves sportives (natation, course à pied, tractions ou encore abdominaux), et pour finir, un entretien avec un jury afin d'évaluer leur motivation et de s’assurer qu'ils maîtrisent les enjeux d’une telle formation. 115 places sont attribuées pour la première année soit un taux de réussite de 7,5 %. Un recrutement complémentaire est également possible de la première à la 6é année : une épreuve écrite, une épreuve d'anglais, de sport et un entretien avec le jury sont alors nécessaires.
Un engagement de plus de 20 ans
Une fois admis à l'ESA, les étudiants signent un contrat les liant au service de santé des armées. Le calcul est ainsi fait : 2x le temps à la faculté + 3x le temps passé en internat, ce qui aboutit à une durée de 20 à 25 ans selon la spécialité choisie par l'étudiant. S'il y a abandon des études ou échec, les montants perçus devront être remboursés. Par ailleurs, les études sont rémunérées. De leur première à sixième année, les étudiants suivent donc une double formation : d'une part les études de médecine comme dans n'importe quelle faculté, et d'autre part une formation complémentaire d'environ 1 600 à 1 800 heures sous forme de stages en unité, module de sauvetage au combat ou autres. Ces heures qui peuvent paraître conséquentes seront réparties sur les 6 ans d'études. Une formation militaire est également assurée, comme apprendre à marcher au pas ou encore le maniement des armes. À noter que des stages en civil sont possibles pour compléter leur formation avec d’autres spécialités.
À la fin de leur 6e année, les étudiants passent l'ECN comme les autres civils, mais choisissent des postes spécifiques à l'armée, environ 80 % concernent la médecine générale et le reste regroupant anesthésie, chirurgie et psychiatrie. Le 3é cycle d’études s’effectue à l’École du Val-de-Grâce à Paris, les étudiants sont affectés dans un des huit hôpitaux militaires pour y effectuer leur internat. Ils devront par ailleurs présenter leur thèse de fin d’année. Une fois le doctorat en poche, les élèves ayant choisi la médecine générale passent un concours pour choisir leur affectation dans l’un des centres médicaux des armées, les autres spécialistes exerceront dans un hôpital militaire.