Un accord Franco-Wallon et des pistes pour le nouveau plan

Publié le 28/03/2013
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BEAUCOUP de Français autistes s’installent en Wallonie, majoritairement des adultes. On parle même d’« usine à Français » pour désigner des résidences qui fleurissent à la frontière, lucratives pour les propriétaires, mais parfois éloignées des normes de sécurité et d’hygiène attendues. Combien de Français tentent l’exil ? Il n’existe aucun recensement précis. Le chiffre de 4 500 enfants est avancé mais la question est taboue. Elle met en lumière les défaillances françaises, sans pour autant être une solution miracle : les autistes sont séparés de leurs proches, la protection juridique n’est pas toujours assurée, les changements de tutelle sont compliqués.

Un accord-cadre a été signé entre la France (Marie-Anne Montchamp, alors secrétaire au handicap) et la région Wallonne le 21 décembre 2011. Il prévoit un système d’échange d’informations sur les autistes hébergés en Wallonie, une inspection commune des établissements conventionnés et l’encadrement des modalités de convention. Il est en attente de ratification. La nouvelle majorité française, qui se veut à l’écoute des associations de parents (très critiques à l’égard de l’accord), souhaite l’enrichir d’annexes sur la pédagogie, la protection juridique, et la prise en compte de la qualité des méthodes.

« On a vu comment aller plus vite avec Liliane Tillieux, ministre de la santé : l’accord-cadre est à l’Ordre du jour à la session parlementaire en Belgique. En France, il est devant le Conseil d’État et devrait passer devant le parlement », a déclaré Marie-Arlette Carlotti après une rencontre avec son homologue Wallone.

2 avril, un 3e plan.

Le 2e plan autisme 2008-2010, financé à hauteur de 187 millions d’euros, comprenait 30 mesures. Son bilan est mitigé : l’objectif de 4 100 nouvelles places d’accueil n’est pas atteint, les centres de ressource autisme (CRA) doivent être renforcés, le diagnostic précoce et les méthodes éducatives plus répandus.

« Je continuerai jusqu’en 2016 à financer les places qui n’ont pas été créées, surtout pour les adultes », constate Marie-Arlette Carlotti.

La ministre déléguée au handicap assure que le 3e plan, élaboré à partir du travail du comité national de l’autisme présidé par la députée de la Charente Martine Pinville, sera transversal avec le ministère de la Recherche, de l’Éducation nationale et de la Santé. Jean-Marc Ayrault devrait être chargé de l’annonce le 2 avril, à moins que les dernières négociations - notamment avec les associations - prennent plus de temps que prévu.

Diagnostic précoce.

Marie-Arlette Carlotti affirme sa volonté d’apporter les méthodes éducatives belges en France. « Il faut que les parents puissent faire le choix et ne soient pas sous la coupe de la psychanalyse », assure-t-elle.

« Le diagnostic précoce avant 3 ans sera un axe très fort du plan que je prépare. L’emploi est aussi un aspect fondamental, comme l’aide aux familles, aux aidants », ajoute-t-elle. Un volet important devrait enfin être consacré à la recherche, l’accompagnement et la formation.

C. G.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9230