Théâtre
Le théâtre est royaume de fantômes. Une salle de spectacles est une chambre d’échos : il y a ce qui se passe sur le plateau, ce que l’on voit, que l’on écoute, que l’on analyse et qui produit une profusion d’émotions. Et il y a quelque chose de plus profond, de plus obscur qui passe à la fois par la raison et par l’instinct : d’autres images s’invitent, d’autres émotions et souvenirs, comme si tout spectacle avait son palimpseste et que la représentation le laisse apparaître.
Ce phénomène, l’extraordinaire mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota l’avive et en décuple les effets. Quatorze ans après la présentation de « Six personnages en quête d’auteur » dans une adaptation de François Regnault, le directeur du Théâtre de la Ville a remis l’ouvrage sur le métier. Quatorze ans plus tard, tous les comédiens sont au rendez-vous et cela donne une densité puissante à la représentation.
De tous les chefs-d’œuvre de la littérature dramatique du XXe siècle, la pièce de Pirandello est sans doute l’un des plus fascinants. Sa création, à Paris, le 10 avril 1923, fut un événement resté dans les annales. Le metteur en scène, Georges Pitoëff, qui interprétait aussi le père, fit surgir les « personnages » par l’ascenseur de la Comédie des Champs-Élysées et le trouble en fut décuplé.
On est dans un théâtre où l’on répète une pièce, « le Jeu des rôles »... de Luigi Pirandello. Soudain surgissent, tout de noir vêtus, les « personnages », qui, petit à petit, vont jouer, devant le metteur en scène et mêlés aux acteurs, des scènes qui renvoient à leur tragique histoire. Tout se mêle. À la fin, on ne sait plus où est le réel et où est la fiction, où est la vérité et où est l’illusion.
Une histoire complexe et cruelle mêlée de comédie : l’émotion, et le rire parfois, le doute, tout ici se confond avec d’autant plus de force que cette production est d’une beauté bouleversante. Scénographie et lumières d’Yves Collet, mouvement de la mise en scène, direction d’acteurs, tout est du registre de la perfection. Les interprètes sont remarquables et cette nouvelle création est un enchantement pour qui aime le théâtre et l’ambivalence du cœur de l’homme. Citons, entre autres, Alain Libotl, le metteur en scène, Hugues Quester, le père, Valérie Dashwood, la belle-fille, Walter N’Guyen, l’adolescent, fins et profonds, comme tous leurs camarades.
Théâtre de la Ville, à 20 h 30 du mardi au samedi et à 15 heures le dimanche. Durée 1 h 50. Jusqu’au 31 janvier. Puis en tournée internationale, notamment à Londres. À noter, à Paris, des représentations avec surtitrage en anglais les 23, 24 et 25 janvier. Tél. 01.42.74.22.77, www.theatredelaville-paris.com.
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