CHEZ CE PEUPLE autochtone de Nouvelle-Calédonie, la parole du chef représente la puissance active des esprits ancestraux. L’exposition propose, de manière très novatrice, de croiser le regard intemporel de la culture kanak avec ceux de leurs colonisateurs, depuis la découverte des îles à la fin du XVIIIe siècle.
Le chef, par sa parole, fait le lien avec le temps des origines. Coiffé de plumes blanches et portant sa hache, il siège au centre de la grande maison, entouré du clan, au bout d’une allée de flèches faîtières. Les sculptures massives de l’entrée évoquent les défunts. Peu d’entre elles subsistent, car elles sont détruites lors de deuils rituels. Le chef invoque les ancêtres avec des statuettes anthropomorphes.
En face de ce riche parcours, l’histoire se déroule, depuis l’expédition anglaise de James Cook, à la fin du XVIIIe siècle, la géographie des îles étant précisée trente ans plus tard par le Français Dumont d’Urville. Objets d’une intense lutte d’influence à travers les missions religieuses catholiques et protestantes, ces îles verront la création de bagnes, la déportation des Communards. À l’exposition coloniale de Paris en 1931, les Kanak sont présentés dans un enclos, au Jardin d’acclimatation, comme des cannibales. À partir des années 1870, ils manifestent autour du chef Ataï une grande résistance à la colonisation. Il leur faudra attendre les accords de Matignon, en 1988, pour obtenir le droit à l’autodétermination, par un référendum qui devrait se dérouler avant 2018.
Musée du quai Branly (tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly.fr), mardi, mercredi et dimanche de 11 à 19 heures, jeudi, vendredi et samedi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 26 janvier.
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