En France, les médecins face à un changement de paradigme

Publié le 28/03/2013
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L’année 2012 dédiée à l’autisme a été riche en polémiques sur les prises en charge des enfants autistes. Les recommandations de la Haute autorité de santé, publiées en mars, n’ont pas éteint les feux allumés. Elles se prononçaient en faveur d’« une approche éducative, comportementale et développementale » avec une mise à distance explicite des approches psychanalytiques et du packing, expérimenté à Lille.

Aujourd’hui, les associations de familles restent virulentes contre les psychiatres. « Au-delà du diagnostic et des comorbidités associées, les médecins sont priés de se retirer. 80 % des psychiatres sont versés dans la psychanalyse », dénonce Danièle Langloys. Message reçu par Marie-Arlette Carlotti, qui déplore « un archaïsme : la psychanalyse est encore très puissante en France. Je ne souhaite pas qu’elle ait cette mainmise. Les Français ont droit à une approche diversifiée ».

Martine Pinville, présidente du Comité nationale sur l’autisme, parle de changement de paradigme. « D’un accompagnement plutôt psychiatrique, on s’oriente vers un accompagnement compréhensif, où les médecins sont des acteurs parmi d’autres », explique-t-elle. « Ils devraient se spécialiser davantage dans l’autisme », ajoute-t-elle.

Sur le terrain, les médecins se veulent pragmatiques et l’Agence régionale de santé du Nord-Pas-de-Calais s’emploie à « rapprocher les cultures (sociale, médico-sociale, sanitaire, psy) et faire en sorte que les gens se forment ensemble », selon Évelyne Guigou, directrice chargée de l’offre médico-sociale.

› C. G.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9230