Il doit beaucoup à la médecine. Il le sait. Il le laisse entendre. Après avoir repris, avec sa fille Romane, un spectacle mis en scène par Michel Didym, Richard Bohringer revient en scène à l’Atelier. Seul. Avec une chaise qui ne lui sert qu’à poser des bouteilles d’eau et un lutrin sur lequel il pose les gros dossiers dans lesquels il choisit des textes qu’il a écrits au fil de sa vie.
La plupart de ces textes, il les connaît par cœur. Il en avait déjà fait la matière d’un spectacle, il y a plusieurs années, à l’Européen. Le spectacle prend l’allure de retrouvailles fraternelles. Il n’est sans doute pas exactement le même chaque jour. Lui, Richard Bohringer, que le public aime tant, n’est sans doute pas non plus exactement le même chaque jour.
Une chemise un peu vaste – il se moque de lui-même en disant qu’il a trop aimé les gaufres de Liège, où il a séjourné, sans doute pour jouer – et un pantalon qui godille : il est à l’aise. Il vient à la rencontre d’amis qui ne l’oublient pas. À l’Européen, il s’en tenait aux textes. À l’Atelier, il a envie de donner des nouvelles de sa vie. Il rend hommage à sa femme. Il évoque ses amis. Ses amis disparus qui ont tant compté pour lui. Bernard Giraudeau, avec qui il tourna « les Caprices d’un fleuve » ; Jacques Villeret et ses yeux candides ; Roland Blanche, moins connu du grand public, qui fut un comédien exceptionnel.
Bohringer distille des anecdotes cocasses en souriant. Les spectateurs rient. Il a de l’esprit. Il est fraternel. On sent bien le poids du chagrin. De l’angoisse. Il est un peu un survivant, Richard Bohringer. Il prend avec un bonheur profond ces jours en plus. Il goûte le présent.
Il dit les textes de sa voix un peu cassée, avec ses couleurs rauques, son sens des rythmes. Une pulsation de tout l’être. « Traine pas trop sous la pluie » est un moment de partage, très sentimental et très poétique. Bohringer est un peu un griot sur ce plateau de l’Atelier où tant de grands moments de théâtre se sont succédé. Il est modeste et fier. Il est unique et la salle, à la fin, se lève pour l’applaudir.
Théâtre de l’Atelier, à 19 heures du mardi au samedi. Relâches exceptionnelles les 17, 18, 31 mars. Durée : 1 h 30. Tél. 01.46.06.49.24, www.theatre-atelier.com.
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