Deux nouvelles études ont confirmé le potientiel d'une stratégie thérapeutique reposant sur le recours à un anti-PD1 avant la chirurgie, l'une dans le carcinome épidermoïde cutané, la seconde dans le mélanome.
Dans le carcinome épidermoïde cutané localement avancé mais opérable, une étude de phase 2 présentée au congrès de la Société européenne d'oncologie médicale (Esmo) a montré que l'immunothérapie par cémiplimab entraîne une réponse pathologique complète ou quasi complète chez 64 % des patients (1). « Cet essai est très intéressant et devrait bousculer les pratiques », a indiqué au « Quotidien » la Pr Caroline Robert, cheffe du service de dermatologie à Gustave Roussy, qui n'a pas participé à l'étude.
Au total, 79 patients atteints de carcinome épidermoïde cutané de stade II à IV (M0) ont reçu du cémiplimab administré à la dose de 350 mg toutes les trois semaines jusqu'à quatre doses, avant l'intervention chirurgicale.
« L'un des avantages du néoadjuvant est de pouvoir connaître rapidement l’effet du traitement en évaluant la réponse pathologique qui correspond à la réponse observée au microscope sur la pièce opératoire, a expliqué la Pr Robert. Les résultats obtenus ici sont très bons. » En effet, une réponse pathologique complète a été rapportée dans 51 % des cas et une réponse pathologique majeure (≤ 10 % de cellules cancéreuses résiduelles viables) pour 13 % des patients. Des résultats cohérents avec la réponse objective observée à l'imagerie qui était de 68 %.
Dans le mélanome de stade III, c'est un autre anti-PD1 qui a montré des résultats intéressants dans un essai de phase 2 : le pembrolizumab. « Dans l'un des bras, les patients recevaient l'immunothérapie en adjuvant, et dans le second, ils recevaient les trois premières injections avant d'être opérés », détaille la Pr Robert. Les résultats après un suivi médian de 14 mois ont été présentés en séance plénière à l'Esmo : « C'est un magnifique résultat qui montre une diminution du risque de récidive de 42 % dans le groupe traité en néoadjuvant par rapport au groupe traité en adjuvant », rapporte la dermato-oncologue.
(1) N. Gross et al, NEJM, 2022. DOI: 10.1056/NEJMoa2209813