Les Français, mais pas qu’eux, se ruent compulsivement sur le PQ. Mais pourquoi ? Il faut faire appel à Freud pour avoir l’explication. C’est ce qu’on lit ici et là. Mais avant d’aller plus loin, sachez ce que je pense de Freud, par la bouche d’un de ses disciples. Reprenons en effet Lacan, que disait-il en 1977 ? « Notre pratique est une escroquerie : bluffer, faire ciller les gens, les éblouir avec des mots qui sont du chiqué… (...) Du point de vue éthique, notre profession, c’est intenable (...) »
Quand j’ai commencé médecine en 1970, en première année, on était sélectionnés sur des matières essentielles, dont la psychanalyse. Heureusement, quand je me suis installé, c’est une voyante tireuse de cartes, expatriée du même village que moi, et que tout politique - ce genre d’escroc qui profite de la vulnérabilité des gens - qui passait dans notre ville venait consulter, qui m’a envoyé une de ses clientes aux abois, pour laquelle les psychiatres, freudiens par éducation, ne voyaient aucune solution malgré sa montagne de médications (de leur fait).
C’est comme cela que j’ai dévié sur les thérapies comportementales en 1978. La psychanalyse, pseudoscience, est donc une secte qui a envahi tout le champ occupé par nos élites. Impossible d’écouter encore aujourd’hui un philosophe, un écrivain, un musicien qui ne fait appel à la psychanalyse pour expliquer sa pensée, ses œuvres ou son action. Même les politiques !
Dernièrement, chacun a pu entendre notre Président contredire ainsi une femme qui l’invectivait : « non madame, tous les psychanalystes vous le diront ». En psychanalyse, le maître mot est « résistance » ; quand le patient ne change pas, on dit qu’il fait de la « résistance », tout est de sa faute, pas de celle du thérapeute. C’est cette même réaction que nos politiques ont envers les Français, au motif que les résultats attendus de leur thérapeutique ne sont pas à la hauteur espérée.
À l’inverse, en thérapie comportementale, quand une approche thérapeutique personnalisée ne donne aucun résultat, les thérapeutes ont l’honnêteté et le courage de dire au patient que c’est leur méthode qui n’est pas la bonne et qu’il faut en changer, ce qui n’a rien à voir avec un confinement pour cause de « résistance ».
Face à l’incapacité d’agir ou de réagir correctement, il est plus facile d’accuser plutôt que d’analyser ; un enfant qui a du mal à apprendre sera par facilité traité de fainéant. Et il le deviendra progressivement. C’est moins angoissant pour lui quand cette insulte devient vraie pour lui, alors qu'elle ne correspond pas à la réalité en phase initiale. Les Français font donc de la résistance, grâce à la haute communication professionnelle en langage paradoxal de nos politiques et autres journalistes répétiteurs.
Revenons à Freud, car si nos intellectuels meneurs du peuple sont toujours contaminés par cet honnête pseudoscientifique, les citoyens aussi le deviennent, angoisse oblige. Alors, que dit Freud à propos d’un individu qui fait de la résistance ? « Il veut rester infantile en restant bloqué au stade sadique-anal. » Alors il obéit, et brave l’interdit par sadisme, et achète du PQ pour la partie anale.
Il serait temps que nos politiques infectés par le freudisme abandonnent leur langage sectaire, culpabilisateur, infantilisant et destructeur, pour s’adonner envers les citoyens à ce qu’on appelle de nos jours l’intelligence comportementale, pour améliorer leur attitude.
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