Le SML se prépare à une rentrée d’une « rare intensité », confie sa présidente, la Dr Sophie Bauer, qui réunira ses cadres du 10 au 12 octobre à La Grande-Motte. Premier dossier chaud du moment, les rapports jugés quelque peu « tendus » avec la Cnam depuis le ciblage de 500 médecins généralistes prescrivant trop d’arrêts de travail. « La méthodologie du ciblage statistique à travers l’étude des niveaux de prescription entre confrères dits comparables nous pose problème », attaque-t-elle. Interpellée dans nos colonnes par un autre syndicat, MG France, sur la pertinence de son algorithme, la Cnam a joué la transparence en dévoilant son modus operandi.
« Au sein d’un même quartier, on peut avoir des profils de patientèle entièrement différents », insiste Sophie Bauer. Quant aux tentatives de mise sous objectif (MSO) d’office des généralistes visés, la cheffe de file du SML la qualifie « d’aberration » et rappelle la marche à suivre : refuser la MSO, la Caisse étant alors contrainte d’engager une procédure de mise sous accord préalable (MSAP) qui fait intervenir un médecin-conseil. Pour autant, la Dr Bauer apprécie le travail des caisses primaires auprès des entreprises dont les salariés ont un nombre d’IJ particulièrement atypique.
Le protocole sur les dépenses d’imagerie médicale présenté par la Cnam à la fin de l’été est une autre pomme de discorde. « Cette demande de 300 millions d’euros d’économies sur ce secteur, qui émane, à l’origine, des parlementaires, n’a pas de sens », tacle-t-elle, estimant que cette stratégie va à l’encontre de l’innovation et de l’amélioration des soins.
Et si Neuder devait quitter Ségur demain ?
Dans un contexte d’incertitude politique, les « rapports avec les parlementaires et les ministères » constitue un autre dossier essentiel pour le syndicat. « Nous sommes bien sûr inquiets d’un possible nouveau changement de ministre, mais ce que nous regardons surtout avec attention, c’est l’issue qui sera donnée à la proposition de loi du sénateur Philippe Mouiller, qui va arriver à l’Assemblée ». Un texte qui pourrait instaurer « une solidarité territoriale à marche forcée », avec pénalités à la clé pour les médecins dans l’incapacité de répondre à cette mission. Yannick Neuder a certes indiqué que cette solidarité territoriale obéirait au principe du volontariat. Mais qu’en serait-il s’il devait quitter Ségur demain ?
Sophie Bauer ne s’inquiète pas outre mesure de l’autre proposition de loi qui, elle, remet en cause la liberté d’installation, texte porté par le député de la Mayenne Guillaume Garot. « On pense que la loi Mouiller va stopper la loi Garot », résume-t-elle.
C’est plutôt un autre dossier, celui de l’avenir du secteur 2 à honoraires libres, qui met en alerte le SML, auditionné « fin août » par une mission parlementaire ad hoc. Une « chasse » au secteur 2 que le syndicat qualifie de « marqueur politique de gauche ». Pour le SML, historiquement très mobilisé sur ce dossier, seule la liberté tarifaire accessible à tous les médecins permet d’assurer une capacité d’investissement dans les outils de travail et l’embauche de personnel.
Après avoir enfin rappelé qu’un « Ondam à 2 % serait intenable », le syndicat annonce qu’il se joindra à la soixantaine d’organisations (libérales, hospitalières, associations de patients, etc.) mobilisées pour la marche blanche du 4 octobre afin de « défendre une sanctuarisation des budgets santé ».
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