« À partir du 2 décembre, votre médecin portera le brassard noir ! » Contre « les attaques multiples » que subissent les médecins libéraux depuis la rentrée, l’association Médecins pour demain appelle la profession à manifester son mécontentement et sa colère par une « action symbolique ».
Elle passe par le port d’un brassard noir, accompagné d’une affiche à placer dans les cabinets libéraux, afin d’alerter les patients sur le risque de « démantèlement » de la médecine de proximité. « Au lieu de favoriser les médecins en activité qui font ce qu’ils peuvent, et d’inciter les jeunes à s’installer, nous avons plutôt l’impression que l’exercice médical est muselé par les décisions politiques actuelles fragilisant l’attractivité du métier », dénonce la Dr Mélanie Rica-Henry, présidente de l’association Médecins pour demain, qui avait émergé sur les réseaux sociaux avant les négociations conventionnelles en popularisant la revendication phare de la consultation à 50 euros.
Nous avons plutôt l’impression que l’exercice médical est muselé par les décisions politiques actuelles fragilisant l’attractivité du métier
Dr Mélanie Rica-Henry, présidente de l’association Médecins pour demain.
Les griefs sont nombreux. Côté parlementaires, la généraliste bretonne pointe du doigt la proposition de loi transpartisane portée par le député socialiste Guillaume Garot visant à réguler l’installation des médecins. Également dans le viseur, le décret signé par Michel Barnier qui oblige les médecins à justifier a priori certaines prescriptions de médicaments, une disposition en passe d’être élargie aux transports sanitaires et aux examens de biologie dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 (article 16). « Tous ces textes sont contreproductifs car ils vont faire fuir les jeunes médecins. Nous devons informer les patients et les inviter à peser sur les politiques qui sont à la manœuvre », argumente la Dr Mélanie Rica-Henry. L’affiche évoque aussi pêle-mêle l’augmentation du prix des mutuelles, les pénuries de médicaments, la paperasse inutile ou le secret médical « en danger ».
Ce mot d’ordre de brassard noir a été décidé par le conseil d’administration de l’association et programmé « pour une semaine ». « Notre but est que les textes en question ne soient pas adoptés ! Ensuite, nous réfléchirons à d’autres actions auprès des députés », ajoute la présidente de l’association qui, bien que non représentative officiellement, compte sur le soutien des syndicats représentatifs de médecins libéraux.
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