Le jeûne intermittent semble être favorable pour les patients atteints de Mash. De plus en plus d'études montrent en effet que cette pratique « est bénéfique pour le foie, l'obésité et le diabète, explique le Pr Lawrence Serfaty, gastro-entérologue et hépatologue aux hôpitaux universitaires de Strasbourg et co-organisateur du Paris Mash Meeting. Quand on réalise des enquêtes diététiques, on constate que la question du timing est importante. »
Le décalage du métabolisme énergétique des travailleurs de nuit est connu depuis longtemps pour avoir un impact négatif sur la prise de poids et le risque de diabète. « On sait que la prise d'un repas la nuit augmente le risque de trouble métabolique, résume le Pr Serfaty. Mais ce que l'on a découvert plus récemment, c'est que le jeûne intermittent est, quant à lui, associé à des effets protecteurs. » Plusieurs types de jeûne sont étudiés : certains consistent à enchaîner deux à trois journées par semaine, d'autres à ne pas manger un jour sur deux.
Des mécanismes en partie élucidés
En Allemagne, où le jeûne intermittent peut être prescrit, voire remboursé dans certains cas, une étude protéomique et transcriptomique préclinique chez la souris (1) a identifié des mécanismes moléculaires associés à la régression de la stéatose hépatique non alcoolique et à une diminution du risque de transition vers un carcinome hépatocellulaire.
Pour l’expérience, les animaux ont suivi un jeûne intermittent comprenant deux jours sans s’alimenter chaque semaine. La fibrose a diminué sans que ne soit affectée la prise totale de calories. Le récepteur PPARα et l’enzyme PCK1 impliquée dans la voie de signalisation des glucocorticoïdes étaient les deux acteurs majeurs de la réponse au jeûne. Pour les auteurs, « le timing, la durée et le nombre de cycles de jeûne intermittent étaient des paramètres aussi importants que le type de Mash pour déterminer son efficacité ».
(1) S. Gallage et al, Cell Metabolism, vol 36, n° 6, p 1371-1393, mai 2024