« Le Généraliste » est allé à la rencontre de ces confrères qui revendiquent leur choix d’installation à la campagne ou en zone semi-rurale. En Dordogne, en Mayenne, dans le Morbihan, les Alpes-Maritimes, les Deux-Sèvres ou les Vosges, des confrères ont fait sans regret le choix de la ruralité. Au cours de ce tour de France, nous avons essayé de comprendre pourquoi la clé des champs peut-être aussi la clé d’une vie professionnelle accomplie.
Faut-il attendre une bonne surprise de l’«Atlas de la démographie médicale » que publiera l’Ordre des médecins mardi prochain ? C’est peu probable. Sauf retournement de situation, on devrait y retrouver la traditionnelle opposition entre le Nord et le Sud. Avec, quelle que soit la latitude, des campagnes en déshérence médicale.
Et ce ne sont pas les derniers chiffres publiés par la CNAM sur les résultats des incitations en zone sous-dotées, via l’avenant n°20 de la Convention qui semblent à même d’inverser la tendance. Cette option conclue en 2007 et censée favoriser le regroupement des généralistes en zone déficitaire n’a généré qu’une cinquantaine d’installations pérennes… pour un coût de 19,7 millions d’euros ! Désespérant...
Les pouvoirs publics ont ensuite parié sur les maisons de santé pluridisciplinaires pour susciter des vocations dans les campagnes. Par la voix du chef de l’Etat lui-même, Nicolas Sarkozy annonçant il y a un an et demi que pas moins de 250 établissements de ce type verraient le jour avant la fin de son premier mandat. Un chiffre d’ailleurs confirmé sur les plateaux télés le mois dernier par Xavier Bertrand : « Aujourd’hui, vous en avez à peu près une soixantaine. Nous allons multiplier ces maisons par quatre ».
Au plus près du terrain
Mais déjà les acteurs de terrain impliqués dans ces édifices reconnaissent que les maisons de santé ne sont pas une panacée en soi. Pour être efficaces, elles ne doivent pas être implantées n’importe comment.
Et si les solutions passaient par les professionnels de santé eux-mêmes ? En Mayenne, l’expérience de la resectorisation de la PDS leur a donné une véritable expertise sur la manière de mettre en adéquation besoins et offres de soins au plus près du terrain. En Dordogne ou dans les Ardennes, c’est avec l’appui de la MSA et de Groupama qu’ils ont réaménagé leur exercice. En Bretagne, certains ont entrepris de repenser la prise en charge des patients, en raisonnant en interdisciplinarité. Tous les confères que Le Généraliste a rencontré raisonnent désormais en terme de bassins de vie et de population. Une notion essentielle qu’ils entendent bien faire partager aux Agences Régionales de Santé, dans l’écriture des futurs SROS ambulatoires…