La vaccination : un enjeu majeur pour protéger les individus tout au long de leur vie.
La vaccination concerne tous les individus à tous les âges.
Des couvertures vaccinales ont longtemps été préoccupantes avec une baisse importante dans les années 2009/2018.
Les dernières décennies ont été marquées par une perte de confiance et des réticences à l’égard de la vaccination par la population et certains professionnels de santé suite à des controverses touchant différents vaccins : hépatite B en 1998, grippe A(H1N1) en 2009 et Papillomavirus humain (HPV) depuis 2013. Cette hésitation a participé au fait que les couvertures pour certains vaccins ne sont pas suffisantes pour assurer une protection collective.
Le cas de la rougeole. L’épidémie de 2010/2011 et les décès survenus en France, à la suite d'une vaccination trop faible, rappellent l’importance de maintenir une couverture vaccinale élevée. Des enfants non vaccinés du fait de leur immunodépression auraient été protégés et ne seraient pas décédés s’ils avaient vécu au sein d’une population bien vaccinée. Il est nécessaire qu’au moins 95 % des enfants soient vaccinés pour éliminer la rougeole.
La concertation citoyenne sur la vaccination (2016) s’est inscrite dans le cadre du plan d’action « Pour une rénovation de la politique vaccinale ». Dans le contexte de perte de confiance et de baisse de la couverture vaccinale, le comité d’orientation indépendant et pluridisciplinaire a préconisé un élargissement du caractère obligatoire de certains vaccins, jusque-là seulement recommandés dans le calendrier vaccinal du nourrisson. Depuis janvier 2018, l’élargissement de l’obligation vaccinale à 11 vaccins (contre trois antérieurement) pour les enfants de moins de deux ans est effectif. Aux trois vaccins obligatoires (tétanos, diphtérie et polio), ont été ajoutés ceux contre Hæmophilus influenzae B, la coqueluche, l’hépatite B, la rougeole, les oreillons, la rubéole, le méningocoque C, le pneumocoque.
La vaccination anti-HPV disponible en France depuis plus d’une décennie n’est pas obligatoire mais est recommandée chez les adolescentes de 11 à 14 ans car sa pertinence n’est plus à démontrer. Cet élargissement est, depuis décembre 2019, recommandé par la HAS. Avec un rattrapage possible entre 15 et 19 ans chez les filles comme chez les garçons.
Les enquêtes « Baromètre santé » menées par Santé publique France constituent l'un des principaux outils de suivi des comportements, opinions et perceptions des Français dans différents secteurs comme dans celui de la vaccination et permettent d'orienter les politiques de prévention et d’information de la population. L’édition 2019 devrait être publiée prochainement.
La semaine européenne de la vaccination (24 au 30 avril 2019) a fait état des premiers effets positifs des vaccinations obligatoires sur la protection des jeunes enfants et d’une progression de l’adhésion des parents et des professionnels de santé en faveur de la vaccination.
Ce que le MG doit faire
1- Montrer l’exemple : se vacciner et vacciner sa famille
2- S’informer régulièrement sur l’actualité concernant la vaccination et le calendrier vaccinal
Matériel pédagogique à disposition des professionnels de santé : mes vaccins. net – vaccination-info-service.fr – santé.gouv.fr, propose un calendrier vaccinal clair et pragmatique édité chaque année par le ministère de la Solidarité et de la Santé. Mais aussi, depuis décembre 2019, des fiches de synthèse sur le rattrapage vaccinal en population générale, chez les migrants et primo-arrivants (statut vaccinal inconnu, incomplet ou incomplètement connu).
3- Savoir écouter les familles et les patients et convaincre – le médecin doit être convaincu de l’utilité et de l’excellent rapport bénéfices/risques des vaccins recommandés pour être convaincant
Avoir à l’esprit les données des principaux vaccins (intérêt, efficacité, sécurité, etc.). Bien connaître le calendrier vaccinal en vigueur. Rappeler que la vaccination est « écologique », on protège les individus avec leur propre défense immunitaire. Les phénomènes de résistance ne sont pas observés avec les vaccins contrairement aux antibiotiques. Moins d’antibiotiques seront administrés aux populations bien vaccinées. Profiter de toutes les occasions qui se présentent lors de l’entretien avec les familles et les patients pour aborder la vaccination dans un climat de confiance.
4-Identifier les contre-indications à la vaccination (vaccination-info-service.fr)
Elles sont rares et différentes selon les vaccins. De façon générale, les vaccins vivants ne doivent pas être administrés chez les sujets immunodéprimés. Si antécédent de réaction allergique grave lors d’une précédente injection de vaccin, référer l’enfant ou l’adulte à un spécialiste.
Ce qu'il faut retenir
1- La vaccination est un acte de prévention qui permet d’éliminer voire d’éradiquer certaines maladies (exemple de la variole – poliomyélite en cours d’éradication).
2- Le niveau de confiance des familles à l’égard de l’information délivrée par leur médecin généraliste concernant la vaccination est élevé.
3- Vers un « avenir prometteur » pour les « générations futures » si les recommandations vaccinales du ministère de la Santé et des Solidarités sont suivies.
D’après un entretien avec le Pr Pierre Tattevin, chef du service de maladies infectieuses, CHU Pontchaillou, Rennes
(1) Rapport sur la vaccination – Comité d’orientation de la concertation citoyenne sur la vaccination – Novembre 2016
(2) Semaine européenne de la vaccination (24 au 30 avril 2019) – vaccination info-service.fr – Santé Publique France
(3) Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2019 – Mars 2019 - Ministère des Solidarités et de la Santé, Paris, 2019 - Direction générale de la santé
(4) Fiche de synthèse sur le rattrapage vaccinal en population générale (Statut vaccinal inconnu, incomplet ou incomplètement connu) – HAS – SPILF - Décembre 2019
(5) Fiche de synthèse sur le rattrapage vaccinal chez les migrants primo-arrivants (En cas de statut vaccinal inconnu, incomplet ou incomplètement connu) – HAS – SPILF - Décembre 2019
(6) Synthèse de la recommandation vaccinale - vaccination contre les papillomavirus chez les garçons – HAS - Décembre 2019
(7) Baromètre santé 2016 – Santé publique France