Historiquement décevante en matière de prévention, la Rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) des libéraux pourrait renforcer ce versant à l'occasion des prochaines négociations sur la nouvelle convention. Mais pour l'heure, le dispositif n'est pas parvenu à faire vraiment décoller les pratiques de dépistage ou de vaccination depuis ses débuts en 2011. Si on a observé des progrès sur les indicateurs sur la grippe en 2020, c'est surtout à cause du Covid. En 2021, les deux items vaccination antigrippale des 65 ans et plus et celle des sujets à risque était respectivement en baisse de 3 et 3,9 points). Un niveau néanmoins supérieur à celui d'avant crise : avec 61,2 % des plus de 65 ans vaccinés (vs 56,4 % en 2019) et 37 % des patients à risque (34,9 % en 2019).
Côté dépistages, celui du cancer colorectal progressait quand même de 3,8 points l'an passé mais après un ralentissement observé en 2020. En revanche, les évolutions sur les dépistages du cancer du sein (+ 0,2 point) et du col (+ 0,3) lors de la dernière Rosp restaient très timides, au regard des enjeux nationaux.
Résultats plus consistants en revanche sur la lutte contre l’iatrogénie. La prévention des patients âgés sous psychotropes s’établissait l'an passé à un niveau élevé (avec 44 % des médecins au-dessus de l’objectif cible), tout comme celle de l’antibiothérapie, avec un nombre de traitements initiés en baisse. De même, l’indicateur d’antibiorésistance baissait de 0,3 point, confirmant une bonne tendance. En revanche, les prescriptions de benzodiazépines étaient en hausse.
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La ROSP toujours décevante sur la santé publique