La communauté d’enseignants, les étudiants de la faculté de médecine de Brest ainsi que les proches d’Anna, étudiante en médecine de 4e année, – dont le corps a été retrouvé le 28 décembre – sont en deuil après le décès de cette jeune femme de 21 ans.
Une cérémonie de commémoration en présence de la famille de la victime a été organisée ce mercredi 3 janvier à la faculté de médecine aux alentours de 13 h 30. « Cela a permis de lui rendre hommage. Nous sommes tous très choqués et tristes », confie au Quotidien une de ses camarades de promotion.
La piste du suicide confirmée
L’étudiante, originaire de La Réunion, avait disparu le 23 décembre après avoir quitté de manière soudaine le domicile d’un proche. Dans la foulée, son entourage avait lancé plusieurs appels à témoignages sur les réseaux sociaux et dans les rues de la ville portuaire pour tenter de la retrouver. En vain. Son corps avait finalement été retrouvé – suspendu par un câble – sur un chantier mis à l’arrêt pour les fêtes de fin d’année. Largement privilégiée, la piste du suicide a finalement été validée. « L’autopsie a confirmé cette hypothèse », indique le commissariat de Brest qui a clôturé l’enquête. Le corps a depuis été rendu à la famille, précise-t-il au Quotidien.
Dureté des études
Selon plusieurs sources concordantes, l’externe – qui devait effectuer son deuxième cycle d’études médicales en France métropolitaine — traversait une phase de dépression. « Elle rencontrait des difficultés sur le plan psychologique. C’était sa première année à Brest. Elle en avait pour trois ans. L’éloignement avec sa famille* et la difficulté des études sont vraisemblablement à prendre en compte », confie sa camarade de promo.
La dureté et la violence institutionnalisée des études de médecine sont très souvent mises en cause lorsque des suicides surviennent. Chaque année, entre dix et vingt médecins en formation se donnent la mort en France. Cette population a d’ailleurs trois fois plus de risques de mourir par suicide que le reste de la population à âge identique. Selon une enquête réalisée par l’Anemf, l’Isni et l’Isnar-IMG en 2017, près de 23 % des futurs médecins ont déclaré avoir déjà eu des idées suicidaires.
Cellule psychologique mise en place
Pour accompagner les étudiants brestois, la faculté de médecine a mis en place une cellule d’écoute. De son côté, l’Anemf prévoit de renforcer sa présence et faire de la prévention auprès de l’ensemble de ses adhérents.
À noter, qu’à ce jour, La Réunion dispose d’un premier cycle et, depuis la rentrée 2023, d’un second cycle d’études de médecine. Toutefois, seulement 50 étudiants sur 120 peuvent y accéder. Les autres sont obligés de poursuivre leur deuxième cycle en France métropolitaine.
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