Négos conventionnelles : les « juniors » haussent le ton, le sort des remplaçants en question

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Publié le 15/03/2024
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Incitations financières à l’installation calculées sur la base de la file active, conventionnement des remplaçants : les syndicats juniors poussent pour être entendus par les partenaires conventionnels dans la dernière ligne droite des négociations.

Raphaël Dachicourt (Reagjir), Florie Sullerot (Isnar-IMG) et Jérémy Darenne (Anemf)

Raphaël Dachicourt (Reagjir), Florie Sullerot (Isnar-IMG) et Jérémy Darenne (Anemf)
Crédit photo : Harsin / Phanie

Présents aux négociations conventionnelles, les syndicats de jeunes médecins refusent, en dépit de leur statut d’observateurs, d’en être la cinquième roue du carrosse. Et ils le font savoir haut et fort ce vendredi, au lendemain d’une réunion qui a vu des avancées dans les propositions mises sur la table par l’Assurance-maladie devant les syndicats. Des propositions qui ont clairement un goût de trop peu pour les juniors. « Les besoins des jeunes médecins ne sont pas accessoires », recadrent les représentants des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et du Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir) dans un communiqué commun, qui témoignent de leur mécontentement.

Mieux valoriser les jeunes installés

Clairement, la majoration de 30 % du forfait patientèle médecin traitant (FPMT) pendant deux ans post-installation en ZIP (zone d'intervention prioritaire), et le versement d’une aide ponctuelle de 10 000 euros pour les primo-installés en ZIP, et de 5 000 euros pour ceux qui s'installeraient en ZAC (zone d'action complémentaire), ne va pas dans le bon sens pour les juniors. En lieu et place de cette majoration de 30 %, du forfait, les syndicats demandent, une fois encore, que ce dernier « soit calculé lors des premières années d’installation sur la base de la file active ». Seule manière efficace selon les deux syndicats de compenser la montée en charge progressive de la patientèle déclarée et de mieux valoriser l’exercice des jeunes installés en début de carrière.

« Pour nous l’idée est de continuer à développer les aides en début d’installation, de rendre certains territoires attractifs et d’aider les jeunes médecins à pouvoir s’installer dans de bonnes conditions », confiait aussi le président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), Jérémy Darenne, depuis la salle de réunion du conseil de la Cnam à la fin de la séance de négociations. Il salue en revanche les propositions de revalorisation des maîtres de stage (MSU) avancées par la Cnam – forfait à 800 euros/an en ZIP (+ 500 euros) et 500 euros hors ZIP (+ 150 euros).

On ne lâchera rien

Dr Raphaël Dachicourt, président de Reagjir

La question du sort conventionnel des remplaçants est une autre priorité récurrente. L’Isnar-IMG et Reagjir souhaitent intégrer dans la nouvelle convention la création d’un espace Amelipro « avec accès plein et entier » aux téléservices de l’Assurance-maladie pour tous les remplaçants. Ils réclament aussi l’extension aux remplaçants de « l’aide financière complémentaire pour maternité, paternité, adoption, introduite par l’avenant 3 de la convention médicale ». Et plus largement ils souhaitent la valorisation des médecins remplaçants s’engageant « là où les besoins sont les plus criants : exercice en zone sous-dotée, participation à la PDSA ». Autant de sujets sur lesquels le Dr Dachicourt affiche sa fermeté. « On ne lâchera rien »


Source : lequotidiendumedecin.fr