Plus de dix jours après la mort d’un étudiant en médecine qui revenait d’une soirée organisée par le Clac, l’association des carabins de Nancy, les circonstances du drame restent floues. Une enquête pour homicide involontaire est en cours et la police nationale a lancé un appel à témoins.
Invité sur France Bleu Ici Lorraine, le doyen de la faculté de Nancy, le Pr Stéphane Zuily, a confirmé que la soirée du 19 novembre avait bien été déclarée par l’association carabine comme le prévoit la procédure. « On était au courant de la tenue de cette soirée, et même du thème sur Super Mario Bros et du lieu dans la salle Event. Le tout organisé dans les règles de l'art avec des entreprises extérieures pour transporter les étudiants à la fin ainsi que des sociétés de sécurité nécessaires à l'organisation d'une soirée », a-t-il précisé au micro de nos confrères.
Pouvoir limité des facultés
Pour autant, comme pour toutes les soirées organisées en dehors du campus, le pouvoir de la faculté reste limité, notamment concernant la consommation d’alcool. « C’est un problème qui est extrêmement ancré dans des traditions, a-t-il reconnu. [Mais] si demain je disais qu'on allait passer une soirée au jus d'orange, je ne sais pas si tous les étudiants seraient d'accord, je pense qu'ils seraient tous front contre moi, en disant : “non mais ce n'est pas possible pour nous, alcool et soirée et faire la fête, c'est quasiment un synonyme” ! »
Défendant néanmoins l’idée d’encadrer davantage ces soirées alcoolisées en instaurant des « seuils », le Pr Stéphane Zuily fait valoir que cette problématique demeure systémique et ne concerne pas uniquement sa filière. « Loin de moi le but de stigmatiser, puisque je suis très conscient de ce qui se passe devant ma porte, et je suis là pour pouvoir balayer devant. Mais c'est une problématique qui ne touche pas que la médecine », insiste-t-il.
Pour tenter de limiter les dérives, le doyen de la faculté nancéienne assure travailler depuis plusieurs années avec les associations étudiantes. « De nombreux garde-fous ont déjà été mis en place (…) Le fait notamment d’avoir des navettes systématiques pour les personnes qui ne se sentent pas bien, des salles de repos pour celles qui veulent se reposer et des alcotests pour les personnes saines qui veulent prendre la route ». Une charte d’engagement et de bonne conduite est en préparation depuis un an. Le doyen exclut en revanche toute dissolution de l’association organisatrice.
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