Le Pr René Mornex, doyen honoraire de la faculté de médecine de Lyon, et membre de l’Académie nationale de médecine, vient de lancer un nouveau cri d’alarme sur la qualité de l’enseignement de la médecine en France, lors d’un colloque sur la régulation des pratiques médicales à Paris. « Cet enseignement s’est dégradé de façon prodigieuse au cours des vingt dernières années », a-t-il regretté, insistant sur le « laxisme » des formations clinique et théorique. « Pour faire de l’enseignement clinique, trois acteurs sont nécessaires, a-t-il énuméré : il faut tout d’abord un malade, il faut aussi un senior, et enfin un étudiant. Or ces trois conditions sont rarement réunies ». Selon lui, l’insuffisance de l’approche clinique est « aggravée par le manque de temps, la pression des malades, et le déséquilibre des rémunérations ». Autant de facteurs qui encourageraient les praticiens à privilégier l’acte technique, au détriment de la démarche intellectuelle.
Le Pr Mornex met en cause l’organisation du cursus initial. « Aujourd’hui, les étudiants n’apprennent plus la médecine, ils apprennent à réussir leur examen classant national (ECN), ce qui n’est pas la même chose ». Il suggère de réhabiliter la formation clinique dès le 2e cycle des études médicales.
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