Coût de la rentrée : jusqu’à 17 440 euros par an en médecine, la situation des étudiants aggravée par la crise sanitaire

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Publié le 16/08/2021

Crédit photo : S. Toubon

Le coût de la rentrée en 2021 pèse toujours lourdement dans le budget des étudiants en médecine, selon les chiffres publiés ce lundi par l’ANEMF. L’Association nationale des étudiants en médecine de France a évalué le coût de la rentrée scolaire et les frais de vie courants mensuels des étudiants en première année (PASS et LAS) et en quatrième année (DFASM1). Les dépenses s’élèvent jusqu’à 17 440 euros par an pour un élève en PASS qui aurait opté pour une prépa privée, comme c’est le cas pour une majorité d’entre eux.

« C’est toujours beaucoup trop, confie au « Quotidien » Marie Bousigues, vice-présidente chargée des affaires sociales et des études médicales au sein de l’ANEMF. Il y a encore beaucoup à faire pour rendre équitables les études de santé et éviter une sélection par l’argent. » La crise sanitaire a encore accentué la précarité de certains étudiants, parfois privés d’un job qui leur octroyait un surplus de revenus afin de financer leurs études.

Le poids des prépas privées, toujours plus chères


Selon l’ANEMF, les frais spécifiques de rentrée (frais de scolarité, complémentaire santé, assurance logement, frais d’agence et matériel pédagogique) augmentent très légèrement en 2021 : +0,7 % pour un étudiant en PASS avec tutorat sans prépa privée, +0,19 % pour ceux ayant opté pour une prépa privée, +0,73 % pour les élèves en licence (LAS) sans prépa. En revanche le syndicat constate une baisse significative du coût des prépas en LAS, qui entraîne une diminution des frais de rentrée de près de 6 % pour ces élèves. Le coût de la rentrée a également augmenté (+1,12 %) pour les élèves en quatrième année de médecine.

Frais de rentrée

Le syndicat évalue à près de 1 012 euros par mois (moyenne en France), et jusqu'à 1 209 euros en Île-de-France, les frais de vie courante pour les étudiants en médecine afin de couvrir leurs dépenses de loyers, repas, téléphonie, internet, transports…

Frais vie courante

Le coût des prépas privées pèse encore lourdement dans le budget global des futurs médecins alors que les tutorats « sont aussi efficaces pour se préparer aux examens et sont gratuits ou très peu chers », insiste Marie Bousigues. Selon l’ANEMF, la facture s’est même alourdie pour les étudiants en PASS Île-de-France, où le coût moyen des prépas a augmenté de 7 %. Le syndicat constate une forte disparité entre l'Île-de-France et les régions, au profit de ces dernières où les tarifs sont moins élevés.

Des étudiants qui n'ont toujours pas eu leur prime Covid

Dans son communiqué, le syndicat met en avant plusieurs mesures qui permettraient d’alléger la facture des études comme l’accès au service de gestion des œuvres sociales des CHU. « Cela permettrait par exemple d’aligner les tarifs des repas en CHU sur celui pratiqué en faculté », suggère Marie Bousigues.

Le syndicat milite aussi pour un accès aux primes d’activité auxquelles les étudiants hospitaliers n’ont pas droit actuellement. Il propose également d’inscrire les livres universitaires dans la catégorie des livres scolaires pour autoriser la vente à prix réduit par les associations étudiantes. Ce poste de dépense a été évalué à près de 1 360 euros pour un étudiant en quatrième année, qui doit se procurer les référentiels de spécialités en vue de la préparation des ECNi.

L’ANEMF s’alarme également des conséquences « sociales, psychologiques ou encore financières » de l’épidémie de Covid sur la vie des étudiants alors que bon nombre d’entre eux sont impliqués dans les centres de dépistage et de vaccination. Les coups de pouce promis par le gouvernement tardent parfois à venir… « Certains d’entre eux n’ont toujours pas reçu la prime Covid », témoigne Marie Bousigues. L’ANEMF s’inquiète également des pratiques frauduleuses de certaines entreprises qui ne paieraient pas les étudiants inscrits en auto-entrepreneurs, une fois leurs missions effectuées.

L'association réclame par ailleurs une revalorisation de la rémunération des étudiants en DFASM1 avec un alignement sur celle des stagiaires, soit 375 euros par mois au lieu des 208 actuels. Une mesure nécessaire selon l'ANEMF, bien que difficile à défendre alors que ce montant vient d'être augmenté significativement dans le cadre du Ségur de la santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr