En cette fin d’après-midi, 24 heures après le début de l’alerte, la tension est encore montée d’un cran sur le territoire guyanais. Tout le monde est sur le pont. C’est désormais certain, la panne informatique généralisée qui a subitement paralysé, hier, les deux sites du centre hospitalier de Cayenne et de Kourou, sont bel et bien le résultat d’une cyberattaque.
La cellule de crise de Cayenne vient de confirmer au Centre opérationnel de régulation et de réponses aux urgences sanitaires et sociales (Corruss) le besoin exprimé la veille d’avoir recours aux évacuations sanitaires (Evasan), en l’occurrence transfrontalières et interzonales. Ce qui signifie que, désormais, l’armée est aussi impliquée, via l’état-major interministériel de zone de défense et de sécurité. Sur place, comme à Paris, c’est à la fois le branle-bas de combat et le début des grandes manœuvres. À Cayenne, l’ARS et la préfecture s’affairent à préparer la gestion Evasan : information des familles, vérification des documents administratifs et présélection des patients à évacuer.
Recenser les lits, évacuer les malades prioritaires
La tâche est ardue. À lui seul, le centre hospitalier de Cayenne compte en effet pas moins de 795 lits : 240 en médecine – dont 15 de réanimation –, 75 en chirurgie, 115 en psychiatrie, 97 en hébergement et 268 en gynéco-obstétrique. Pour l’heure, c’est le service de néonatalogie qui est privilégié.
Contact a aussi été pris avec la cellule de crise basée à Fort-de-France, dont les personnels continuent à recenser les places et lits disponibles dans les hôpitaux de Martinique. En Île-de-France, le Samu zonal et le Samu 75 ne sont pas en reste. Dans le cadre du Corrruss, ils lancent des appels tous azimuts et commencent à mettre sur pied une équipe nationale de volontaires Samu/Smur en métropole. Ils cotravaillent aussi à la préparation d’évacuation de blessés depuis Cayenne vers la Martinique et la métropole.
Il s’agit d’être prêt et opérationnel lorsque le Corruss donnera l’ordre de déploiement des équipes. Un déploiement qui devrait intervenir d’autant plus rapidement que, sur place, en Guyane, la cyberattaque se propage à la vitesse grand V et a déjà « impacté plusieurs entreprises ». Lesquelles ? Le communiqué ne le précise pas.
(Suite du feuilleton sur cet exercice de simulation demain)
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