La direction du CHU de Montpellier et les syndicats FO et CGT marchent ensemble vers une sortie de crise pour les urgences de l’hôpital, ont annoncé l’établissement et les deux centrales par voie de presse. « C’est une victoire pour les personnels » hospitaliers, ont indiqué les deux syndicats, qui ont mis fin à leur grève commune qui courait depuis le 5 février.
Ce plan intervient après une série de secousses qui ont fortement percuté les urgences du CHU : suractivité due à l’épidémie de grippe fin 2024, pénurie paramédicale (infirmières et aides-soignantes), sous-dimension architecturale du service et, surtout, crise aiguë entre médecins à la chefferie sur fond de crise institutionnelle. Au point qu’une plainte pour harcèlement moral a été déposée, et des signalements ont été transmis au procureur de la République. L’enquête est en cours.
L’année dernière, des premières décisions avaient bien été prises par la direction pour apaiser la situation (ouverture de la maison médicale de garde Lapeyronie en juillet, promesse de travaux pour 2025 avec doublement de la surface, régulation par le déploiement du service d’accès aux soins, renforcement des équipes médicales), mais sans convaincre suffisamment les soignants et leurs représentants.
« Les solutions proposées dans ce vaste plan sont dans la continuité d’actions déjà mises en œuvre fin 2024 », avance, « satisfait », le Pr Xavier Capdevila, chef de pôle des urgences et chef du service réanimation, anesthésie et soins critiques au CHU.
Pas de problème de pénurie médicale
Concrètement, le plan prévoit de renforcer le fonctionnement en filière à l’accueil des urgences (urgences vitales, patients valides, patients couchés, patients à besoin d’évaluation psychiatrique) pour fluidifier le parcours du patient aux différentes étapes de sa prise de soins.
Il est aussi prévu de renforcer les équipes soignantes (pour un coût annuel de 850 000 euros) avec six internes en plus et près de 15 ETP paramédicaux (infirmiers et aides-soignants), même si certains ne seront présents que lors des périodes de tensions estivales et hivernales. « Nous n’avons pas besoin de médecins supplémentaires, on a tout ce qu’il faut, précise le Pr Capdevila. On attend juste les six internes en plus aux urgences. »
Enfin, en post-urgences, « un nouveau hub permettra de connaître en temps réel les places au sein de l’hôpital pour fluidifier les parcours des patients plus rapidement », précise le Pr Capdevila. À terme sera enfin installé un nouveau service gériatrique post-urgences dôté de 24 lits ad hoc.
Le nombre de passages aux urgences du CHU de Montpellier n’a cessé de s’accroître depuis 2019, avec une proportion importante de patients âgés. Le site de Lapeyronie a enregistré 62 500 passages en 2024 (+8,6%).
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