« L’augmentation du nombre de déclarations se confirme… et c’est une bonne nouvelle, car cela résulte certainement d'une meilleure connaissance du dispositif et d'une culture sécurité des professionnels en progression », s'est félicité la Haute Autorité de santé (HAS) ce lundi 21 novembre, lors de la publication de son sixième bilan annuel des événements indésirables graves associés aux soins (EIGS). Ce rapport intervient à l'occasion de la semaine de la sécurité des patients.
2 385 déclarations d’EIGS ont été enregistrées par la HAS en 2022, contre 1 874 pour l’année 2021, soit une hausse de 27 %. Les trois quarts des EIGS surviennent en établissements de santé. Un déclarant sur cinq est médecin.
Derrière cette augmentation globale, la HAS note des remontées très hétérogènes en fonction des régions. En Auvergne-Rhône-Alpes, la hausse est la plus importante (440 en 2021, 525 en 2022, total de 1 506 sur cinq ans), suivie de l'Île-de-France (276 en 2021, 411 en 2022, total de 1 215) et de PACA (321 en 2022, 145 en 2021, total de 794).
L'organisation des soins à revoir
La nature des événements indésirables grave varie également. Les « erreurs liées aux soins ou à l’organisation des soins » sont les plus fréquemment déclarées (27 % de tous les EIGS déclarés depuis 2017 et 31,3 % en 2022). Elles incluent notamment les défauts et retards de prise en charge, des défauts de surveillance ou la complication d'un geste.
Suivent les « actions du patient contre lui-même, dont les suicides et tentatives de suicide » (23,6 %) et les « erreurs médicamenteuses et iatrogénies » (11,9 %). Concernant ces dernières, sur les six années de déclarations, les erreurs de dose représentent 44 % de l’ensemble des erreurs médicamenteuses déclarées. Elles ne cessent d'augmenter et représentent 58 % des 143 erreurs médicamenteuses déclarées en 2022.
Parmi les caractéristiques des EIGS déclarées en 2022, la HAS a retenu les éléments suivants : 56 % d'entre eux concernent des patients de plus de 60 ans. 11,2 % sont issus d'un acte diagnostique et 55 % d'un acte thérapeutique. 39 % se déroulent la nuit, le week-end ou un jour férié. Plus de la moitié des EIGS (52 %) se sont produits dans des situations où la prise en charge du patient était urgente. Quant aux conséquences sur les patients, presque la moitié des patients décèdent (48 %).
Autre chiffre marquant : plus d’un EIGS sur deux (51,5) aurait pu être évité en 2022, note la HAS.
Au CHU de Grenoble, soignants et médecins relancent la grève pour « des bras, des lits » et des blocs
Le décret de sécurité de l’anesthésie fête ses 30 ans, le Snphare appelle à sanctuariser les ressources humaines
Carence sur les arrêts maladie : les syndicats de PH remontés, mais divisés sur la grève
L’Assemblée valide la création d’un CHU en Corse à l’horizon 2030