Un suicide d’un agent hospitalier est un drame qui secoue non seulement une famille, mais aussi une équipe et un établissement tout entier. Un nouveau guide publié par le Centre national de gestion (CNG) décrit dans le détail les procédures d’accompagnement.
« Une ou deux fois par an, un directeur d’établissement m’appelle pour me demander ce qu’il doit faire dans ce type de situation », explique Marie-Noëlle Gerain Breuzard, directrice générale du CNG. Sans constater d’ « inflation de suicides », le CNG a souhaité réaliser « un vade mecum avec des réponses pratiques, en balayant large, y compris en rappelant les sanctions disciplinaires. » Cette note s’adresse aussi bien aux directeurs qu’aux présidents de CME, insiste la directrice générale.
Les médecins (notamment les femmes) et les internes sont des population particulièrement sensibles. Après le guide ad hoc de la Fédération hospitalière de France, l’opus du CNG aborde la question de la communication de crise. Comment dire l’indicible à l’équipe de la personne décédée ? Comment gérer la situation ? Cela peut passer par un « temps de recueillement » organisé au sein de l’hôpital afin de laisser la possibilité « à l’ensemble des professionnels qui le souhaitent de manifester leur affliction et leur soutien ». Pour parler à la presse, le CNG recommande de le faire « de façon coordonnée et gérée avec précaution, en fonction des circonstances et de la durée ».
Mais la communication ne suffit pas. La direction de l’hôpital doit aussi « prévenir ou prendre en charge les états de stress post-traumatique, sur le plan médico-psychologique » en mobilisant les moyens internes ou, s’il s’avère insuffisant, via une cellule d’urgence médico-psychologique. Ce dispositif de l’ARS est composé de médecins psychiatres, de psychologues et d’infirmiers volontaires exerçant ou non dans l’établissement. Des numéros verts (gratuits et anonymes) de soutien psychologique peuvent être ouverts et le service prévention et santé au travail mobilisé.
Aide du service social de l’hôpital
Concernant l’information et le soutien social apportés aux familles, la direction de l’établissement est dans l’obligation de formaliser des procédures à leur attention : « Il convient de les contacter pour les informer des circonstances et des conséquences du suicide ainsi que des droits de l’agent qui en est victime ou de leurs droits indemnitaires en cas de décès », avance le CNG. L’aide du service social de l’établissement est dans la capacité d’aider ces personnes dans leurs démarches, notamment pour « assurer la coordination avec d’autres institutions ou service sociaux et médico-sociaux ».
La présence de l’établissement aux obsèques est souhaitable, sauf si la famille a indiqué qu’elle ne le souhaitait pas
Les modalités de la communication vers la famille sont aussi précisées dans la nuance. Il s’agit de « nouer le contact et de proposer aide et soutien avant les obsèques », en « veillant à ne pas apparaître comme exerçant une quelconque pression ». La présence d’un représentant de l’établissement à la cérémonie de l’enterrement est « souhaitable », sauf refus des proches de la victime.
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